Après avoir fermé ses frontière avec la République Tchèque et le Tyrol, l'Allemagne pourrait freiner les échanges avec la Moselle. 2:06
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Hélène Kohl et Arthur Helmbacher, édité par Laetitia Drevet , modifié à
L'Allemagne a fermé dimanche ses frontières avec la République tchèque et le Tyrol autrichien. La Moselle, où progressent rapidement les différents variants, redoute de se voir appliquer la même règle. Une mesure inimaginable pour la sous-préfecture et pour les 50.000 Français qui traversent chaque jour la frontière. 
DÉCRYPTAGE

L'Allemagne a fermé dimanche ses frontières avec la République tchèque et le Tyrol autrichien, pour tenter de contenir la propagation de Covid-19, suscitant les critiques de l'Union européenne. Une décision qui a engendré des heures d’embouteillages en fin de week-end, puisque les voyageurs ne peuvent désormais entrer en Allemagne que s’ils présentent aux gardes un test PCR négatif. La Moselle, touchée de plein fouet par l’épidémie et où progressent rapidement les différents variants, redoute désormais de se voir appliquer les mêmes règles.

"Ce n'est pas d'actualité", balaye la sous-préfecture

Si elle est adoptée, cette mesure engendrerait en effet d’importantes perturbations. Chaque jour, près de 50.000 Français vont travailler en Allemagne. Pour eux, il est inimaginable de se faire tester chaque jour pour aller au bureau. La sous-préfecture rejette aussi ce scénario en bloc. "Il n’est pas question de fermer les frontières. Je pense que ce serait un préjudice pour tout le monde. On sait aussi qu'une partie des services hospitaliers de nos voisins sont armés par des médecins ou des personnels français. Ce serait évidemment très embêtant si on fermait les frontières. Aujourd’hui, ce n’est pas d'actualité", explique-t-on à la sous-préfecture.

Des exceptions plutôt qu'une fermeture totale ?

Du côté des politiques allemands, le message est pour l’instant clair : les contrôles ne doivent être instaurés qu’en ultime recours. Mais sitôt les micros coupés, ces élus sont forcés de se montrer pragmatiques : il n’y a aucune raison pour que l’institut Robert Koch, qui s’occupe de la veille sanitaire dans la république fédérale, fasse une exception pour la Moselle. Le département pourrait donc, en toute logique, être classé territoire à haut risque d’ici les prochains jours, comme c’est le cas pour toutes les zones du monde qui ont des foyers de virus mutants.

Il n’y a plus rien à faire, déplore un membre du gouvernement de Sarre, région voisine de la France. Son seul espoir pour éviter la fermeture totale est, dit-il, de décrocher le droit d’allonger la liste des exceptions, autrement dit la liste des métiers ou des profils familiaux qui échapperont à la règle du test ou qui bénéficieront d’un assouplissement. Eux pourraient, par exemple, n’avoir à présenter un test qu’une seule fois par semaine.