Chine : pourquoi des jeunes de moins de 30 ans préfèrent «rester couchés» ?

Beaucoup de jeunes de la génération Z n'aspirent plus à sacrifier leur vie pour le travail, comme leurs aînés ont pu le faire
Beaucoup de jeunes de la génération Z n'aspirent plus à sacrifier leur vie pour le travail, comme leurs aînés ont pu le faire © Emeric Fohlen / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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Sébastien Le Belzic, édité par Solène Delinger
Le rapport des jeunes au travail change partout, même en Chine, où la génération Z ne veut plus faire d'heures supplémentaires. Beaucoup de jeunes chinois sont donc devenus adeptes du "lying flat" ("rester couché" en anglais) et privilégient le temps du repos à celui du travail, après des décennies de sacrifice pour la vie professionnelle. 

Une révolution naîtrait-elle en Chine ? Beaucoup de jeunes de la génération Z n'aspirent plus à sacrifier leur vie pour le travail, comme leurs aînés ont pu le faire par le passé. Ils sont donc devenus adeptes du "lying flat" ("rester couché" en anglais) et privilégient le temps du repos à celui du travail. 

Révolte contre la culture du travail

Pour ces jeunes Chinois, le "lying flat" est aussi une façon de marquer leur opposition à la société de consommation et à la culture du travail en Chine. Il réagissent ainsi au phénomène du "neuf, neuf, six", c'est à dire travailler de 9h du matin à 9h du soir, six jours sur sept, ce qui n'est pas du tout dans les habitudes des gens de 25 ans et moins.

"Sur les réseaux sociaux, les gens disent que nous sommes des jeunes allongés. Et ça me correspond bien, c'est vrai", témoigne une jeune Chinoise au micro d'Europe 1. "Mais ça ne veut pas dire que l'on passe vraiment toute la journée couché sur le lit à ne rien faire. Et puis moi, je me lève vers midi en général. Si je suis motivée, alors je fais un peu de musique. Mais si je suis fatiguée, alors je ne fais rien du tout. C'est moi qui décide au jour le jour."

Les autorités voient d'un mauvais œil ce phénomène

La jeune femme vit de petits boulots et n'aspire qu'à être tranquille. Une révolte douce, mais qui n'est pas du tout du goût des autorités. Le hashtag #TangPing ("s'allonger à plat" en chinois) est censuré sur Internet et le "Global Times", le quotidien nationaliste chinois, les accuse d'être inutiles et paresseux. Le Parti communiste n'aime pas les jeunes qui se couchent comme ils n'aiment pas non plus tous ceux qui se révoltent.