"C’est une semaine de colère" : Beyrouth rend hommage aux victimes des explosions

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Plusieurs centaines de personnes se sont réunies devant le port de Beyrouth pour rendre hommage aux 171 victimes de l'explosion qui a ravagé la capitale, le 4 août dernier © AFP
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Nicolas Feldmann, à Beyrouth, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Une semaine après l'explosion qui a ravagé le port de Beyrouth, fait 171 morts et des milliers de blessés, des centaines de Libanais se sont réunis à 18h08 précisément pour rendre hommage aux victimes. Dans la capitale libanaise, l'émotion se mêle encore à la colère contre le gouvernement démissionnaire.
REPORTAGE

"On est là pour rendre hommage à leur âme." Au lendemain de la démission du gouvernement libanais et une semaine après l’explosion qui a bouleversé tout un pays, plusieurs centaines de personnes se sont réunies devant le port de Beyrouth pour rendre hommage aux 171 victimes de l'explosion qui a ravagé la capitale, le 4 août dernier. Parmi eux, Nayef, venu de Tripoli, pour qui c'était un devoir civique et "religieux" d'être présent ce mardi à 18h08, heure exacte du drame. 

"On essaye d'aider ces gens qui habitaient là et qui ont tout perdu"

Tandis que les cloches des églises ont retenti et les mosquées ont lancé simultanément l'appel à la prière, Nadine a toujours du mal à réaliser ce qu'il s'est passé. "C’est une semaine de folie, de colère", témoigne-t-elle au micro d'Europe 1, en référence aux nombreuses manifestations qui ont poussé le précédent gouvernement vers la sortie. "On marche dans les rues, on voit les immeubles éventrés... On essaye d'aider ces gens qui habitaient là et qui ont tout perdu." "Un ami de mon fils habitait dans cet immeuble qui est désormais détruit", confie une autre femme, "j'ai plein d'amis qui habitaient ici".

"Beyrouth lève-toi, tu renaîtras de tes cendres"

D'autres personnes ont pleuré, quand certains ont difficilement retenu leurs larmes. Des images de l'explosion et de scènes de panique suscitées dans les quartiers proches du port, transformés en champs de ruines chancelantes, ont été diffusées sur un écran géant. "Nous ne ferons pas notre deuil, nous ne porterons pas le noir avant d'avoir enterré le pouvoir", a lancé l'un des orateurs. Une autre a égrené l'interminable liste des noms des victimes, qui a aussi défilé sur l'écran.

"Tous, ça veut dire tous", a-t-on entendu parmi les centaines de personnes venues rendre hommage aux victimes, pour réclamer le départ de la classe politique qu'elles rendent responsable du drame. Et au milieu des cris, une chanson de la chanteuse libanaise Majida El Roumi a été diffusée. Un titre loin d'être anodin, puisque l'artiste chante "Beyrouth lève-toi, tu renaîtras de tes cendres."