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Marion Dubreuil, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Quatre Françaises, accompagnés de leurs sept enfants, seront bientôt expulsés de Turquie direction la France. Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme, nous en dit plus sur le profil notamment de deux d’entre elles.
INTERVIEW

Quatre djihadistes françaises et leurs sept enfants actuellement détenus en Turquie devraient être rapatriés prochainement en France. Ces femmes étaient retenues jusqu’à récemment encore dans le camp kurde d’Aïn Issa. Mais avec l'offensive turque et les bombardements, elles ont été relâchées par les Kurdes et récupérées par les autorités turques. Radicalisées et potentiellement dangereuses, ces femmes djihadistes sont toutes connues des services de renseignements français.

"Ce sont quatre Françaises, certaines sont connues d’ores et déjà, elles étaient mariées à des combattants, connus, de l’Etat islamique", précise Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme, interrogé par Europe 1. "Je pense à Amandine Le Coz qui était marié à Yacine Rettoun, connu pour s’être livré à des exactions sur zone, avec lequel elle a eu un enfant."

"Une recruteuse de l’Etat islamique"

Une autre femme est bien connue des services français. "Une autre femme également, qui est résidente britannique, mais de nationalité française, qui s’appelle Tooba Gondal, qui a 25 ans et qui a rejoint l’Etat islamique en 2015", poursuit le spécialiste. "Elle est connue comme une recruteuse de l’Etat islamique. Elle a fait venir de nombreuses adolescentes qui se sont mariées à des combattants sur zone. C’est quelqu’un effectivement de dangereux au sens idéologique du terme. "

"Quant aux autres, on ne sait pas grand-chose de leur parcours et de leur engagement, surtout personnel, auprès de l’Etat islamique, autre que celui d’être des femmes de combattants", admet Jean-Charles Brisard.  

Dès leur arrivée sur le territoire, les quatre djihadistes vont être prises en charge selon le "protocole Cazeneuve". "Elles seront remises à la France, attendues bien sûr à la descente de l’avion, par des fonctionnaires français", détaille Jean-Charles Brisard. "Elles seront immédiatement judiciarisées. Les enfants, eux, seront placés. Mais les femmes seront incarcérées."