Australie : des journalistes français interpellés pendant une manifestation contre une mine de charbon
La police australienne a interpellé lundi et inculpé une équipe de télévision française qui filmait une manifestation contre une mine de charbon géante. Parmi eux le journaliste Hugo Clément.
Une équipe de télévision française qui filmait une manifestation contre une mine de charbon géante a été interpellée lundi en Australie et inculpée pour intrusion sur une voie ferrée, a annoncé la police australienne. Le projet Carmichael de mine de charbon près de la Grande barrière de corail est conduit par le conglomérat indien Adani et pèse plus de 20 milliards de dollars australiens (12 milliards d'euros). Il est depuis son origine plombé par des problèmes judiciaires et réglementaires, ainsi que par l'activisme d'organisations dénonçant sans relâche son impact environnemental.
Hugo Clément parmi les journalistes arrêtés
Le journaliste Hugo Clément, parti du site français Konbini pour la chaîne publique France 2, pour qui il va réaliser des documentaires sur l'environnement, et trois membres de son équipe de tournage figurent parmi sept personnes interpellées lors de la manifestation organisée dans l'Etat du Queensland (nord-est), à Abbot Point, d'où doit être exporté le charbon. Le groupe a été inculpé d'intrusion sur une voie ferrée, selon la police.
"On était juste en train de filmer l'action de ces gens et on ne sait pas pourquoi, la police a décidé de nous arrêter", a déclaré Hugo Clément à la chaîne publique ABC. "On ne faisait pas partie de l'action, on n'est pas des militants, juste des journalistes". D'après ABC, le journaliste a été libéré sous caution avec l'interdiction de se rendre dans un rayon de 20 kilomètres autour du site de la mine. Les journalistes devront comparaître devant un tribunal à Bowen le 3 septembre.
27 millions de tonnes de charbon par an
Le mois dernier, le gouvernement du Queensland avait levé le dernier obstacle environnemental à la construction de la mine, qui doit produire 27 millions de tonnes de charbon par an. Les écologistes font valoir que le charbon produit contribuera au réchauffement climatique global qui dégrade la Grande barrière. La matière première devra en outre transiter par le port proche d'Abbot Point.
La Grande barrière de corail, classée au Patrimoine mondial, est déjà menacée par les ruissellements agricoles et le développement et la prolifération des acanthasters, étoiles de mer dévoreuses de coraux. Elle vient de subir plusieurs graves épisodes consécutifs de blanchissement imputés au réchauffement climatique. Les partisans du projet font valoir qu'il créera des centaines d'emplois.