Au moins 25 morts dans une frappe ukrainienne à Donetsk, un terminal gazier en feu en Russie

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Au 696e jour de l'invasion russe en Ukraine, au moins 25 personnes ont été tuées par une frappe de Kiev sur un marché de Donetsk, une grande ville occupée par Moscou dans l'est de l'Ukraine. D'un autre côté, l'incertitude entoure toujours les causes de l'incendie qui s'est déclaré sur un terminal gazier en Russie.

Au moins 25 personnes ont été tuées dimanche par une frappe de Kiev sur un marché de Donetsk, grande ville occupée par Moscou dans l'est de l'Ukraine, l'incertitude entourant toujours par ailleurs les causes de l'incendie qui s'est déclaré dans la nuit sur un terminal gazier en Russie. Sur le terrain, l'armée russe a, elle, revendiqué la prise d'une petite localité dans la région de Kharkiv, les forces ukrainiennes évoquant une avancée sans "aucune importance" stratégique.

 

Les informations à retenir :

  • Au moins 25 personnes ont été tuées dimanche par une frappe de Kiev sur un marché de Donetsk, ville occupée par la Russie
  • Un incendie s'est déclaré dans la nuit de samedi à dimanche sur un terminal gazier en Russie
  • La Russie revendique la prise d'une petite localité dans la région de Kharkiv

La ville de Donetsk dans le Donbass, située à environ 20 kilomètres de la ligne de front et passée sous le contrôle de séparatistes prorusses pilotés par Moscou en 2014, est régulièrement la cible de bombardements ukrainiens. Dimanche, une attaque de Kiev sur un marché a provoqué l'un des bilans les plus meurtriers dans la ville depuis plusieurs mois. "Des gens criaient, une femme pleurait. J'ai vu de la fumée s'échapper, les fenêtres du magasin étaient brisées", a raconté Tatiana, une habitante du quartier, à un média local russe. "Qu'est-ce qu'il y a de militaire ici ? C'est un marché lambda", rageait une autre Tatiana, présente au moment de l'attaque. "Cela faisait longtemps qu'il n'y avait rien eu de tel".

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent de nombreux corps ensanglantés allongés par terre, des éclats de verre jonchant le sol. Le responsable régional installé par Moscou, Denis Pouchiline, a annoncé au moins 25 morts et 20 blessés, "dont deux enfants", dans "l'horrible bombardement" sur ce marché "le dimanche, au moment où il est le plus fréquenté".

Légère poussée russe

Ailleurs sur la ligne de front, l'armée russe a revendiqué la prise de Krakhmalnoïe, une toute petite localité dans la région de Kharkiv (est), grâce à des "opérations actives menées avec succès". Si seulement 45 habitants vivaient dans ce village avant le début de l'invasion russe le 24 février 2022, l'annonce de Moscou illustre la pression accrue exercée par les forces russes ces dernières semaines. Jeudi, Moscou avait déjà revendiqué la conquête d'une autre petite localité, Veseloïe, dans la région de Donetsk (est).

 

Kiev a tout de suite minimisé la prise russe. "Il s'agit de cinq maisons. Elles ont été détruites par les Russes", a assuré à la télévision ukrainienne Volodymyr Fitio, un porte-parole des forces terrestres. Il a toutefois relevé que les troupes ukrainiennes avaient été "déplacées vers des positions de réserve", où elles "tiennent maintenant la défense, empêchant l'ennemi de continuer à avancer". La zone de Koupiansk, dans laquelle se trouve Krakhmalnoïe, avait été occupée par la Russie au début de l'invasion russe, jusqu'à ce qu'une attaque éclair des Ukrainiens libère la région en septembre 2022, infligeant aux troupes de Moscou une humiliante retraite.

La Russie est repassée à l'offensive sur ce front durant l'été 2023, pendant que l'Ukraine tentait, sans succès, une grande contre-offensive dans le Donbass (est) et le sud. Face aux assauts russes répétés, les autorités ukrainiennes avaient ordonné en début de semaine l'évacuation de 26 localités de la région de Kharkiv, où se trouve Koupiansk, une décision qui concernait environ 3.000 personnes.

Terminal gazier en flamme

Pour tenter d'enrayer la machine russe et en représailles aux frappes sur son sol, l'armée ukrainienne multiple aussi ces dernières semaines des attaques de drones et de missiles en territoire adverse. Dans la nuit de samedi à dimanche, un important incendie s'est déclaré dans un terminal gazier en Russie sur la mer Baltique, provoqué par "un facteur externe" selon Novatek, l'entreprise gérante du site d'Oust-Louga (nord-ouest). "Il n'y a pas de victime", a précisé le géant gazier dans un communiqué, assurant que le feu était "localisé".

Des vidéos sur les réseaux sociaux montraient de hautes flammes et de la fumée, une cuve "de 100 mètres cubes" étant en feu, selon l'agence de presse Ria Novosti. Plusieurs pompiers luttaient pour éteindre l'incendie par -10°C. Novatek, tout comme les autorités locales, n'ont à ce stade pas donné de piste éventuelle, mais les regards se tournent vers Kiev, qui reste muet.

Les forces ukrainiennes ont revendiqué cette semaine deux attaques contre des dépôts pétroliers sur le sol russe, l'une déjà dans la région de Leningrad - où se trouve Oust-Louga - et l'autre dans la région de Briansk, tout proche du territoire ukrainien. Le ministère russe de la Défense a, comme à son habitude, assuré dimanche avoir "déjoué" plusieurs attaques ukrainiennes de drones et de missiles ces dernières heures, sans mentionner d'incident à Oust-Louga.