Argentine : ils réclament la vérité sur la mort du procureur Nisman, un an après

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© EITAN ABRAMOVICH / AFP
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avec AFP , modifié à
Une manifestation a eu lieu lundi à Buenos Aires, à laquelle le nouveau dirigeant argentin Mauricio Macri était présent.

Des centaines de personnes ont réclamé lundi à Buenos Aires, en Argentine, que la lumière soit faite sur la mort il y a un an d'Alberto Nisman, le procureur chargé de l'enquête sur l'attentat contre la mutuelle juive Amia qui avait fait 85 morts en 1994. Les manifestants, dont certains brandissaient des pancartes "Je suis Nisman", ont allumé des bougies en hommage au procureur qui avait été trouvé le 18 janvier 2015 dans sa salle de bains, mort d'une balle dans la tête.

Suicide ou assassinat ? Des doutes subsistent sur les circonstances de ce décès, survenu quatre jours après qu'il eut remis à la justice un dossier d'accusation contre la présidente de centre gauche Cristina Kirchner (2007-2015), et quelques heures avant une intervention très attendue devant le Congrès. De nombreuses manifestations ont suivi l'annonce de sa mort, beaucoup critiquant un décès suspect et réclamant la vérité. Les experts engagés par la famille du procureur ont conclu qu'il avait été tué, ce que n'ont pas confirmé ceux de la justice. L'enquête se poursuit pour établir si le procureur Nisman s'est suicidé ou non.

Mauricio Macri promet de "rendre justice". "C'est une injustice occultée par le gouvernement de l'ex-présidente. Il est évident que ce sont eux qui ont commandité le meurtre. Il manque peu de choses pour que tout s'éclaire. Si Dieu le veut", a déclaré Gladys Nacimento, 75 ans. Des membres du gouvernement du nouveau président argentin, le libéral Mauricio Macri, étaient présents à l'hommage rendu sur une place du quartier de Palermo à l'appel de la communauté juive argentine, la plus importante d'Amérique latine, avec 300.000 membres. La veille, Mauricio Macri avait reçu les deux filles de Nisman à qui il a promis de "rendre justice, en honneur de la mémoire de leur père".

Cristina Kirchner en cause ? Le 18 juillet 1994, une explosion pulvérisait le bâtiment abritant les principales institutions juives d'Argentine, faisant 85 morts et 300 blessés. Près de 22 ans plus tard, aucun coupable n'a encore été identifié pour cet attentat. Le procureur Nisman, qui a travaillé pendant plus de 10 ans sur cette affaire, estimait que Cristina Kirchner avait entravé l'action de la justice en concluant avec l'Iran un mémorandum prévoyant l'audition à Téhéran de dirigeants iraniens suspects, alors qu'il en demandait l'extradition depuis des années. Il souhaitait que des poursuites contre Cristina Kirchner soient engagées, ce qui n'a jamais été fait.