Le libéral Mauricio Macri a remporté dimanche le second tour de l'élection présidentielle en Argentine et prendra ses fonctions le 10 décembre, mettant fin à 12 ans de gouvernement Kirchner et marquant un virage à droite pour la troisième économie d'Amérique latine.
La coalition de gauche battue. Après le dépouillement de 91% des bulletins de vote, le maire de Buenos Aires Mauricio Macri, 56 ans, totalise 52,11% des voix, contre 47,89% à son adversaire Daniel Scioli, candidat de la coalition de gauche au pouvoir, qui a admis sa défaite. La présidente de gauche Cristina Kirchner, à la tête du pays depuis 2007 après avoir succédé à son mari, ne pouvait pas se présenter pour un troisième mandat consécutif, selon la constitution.
"Un changement d'époque". Aussitôt après l'annonce des premiers résultats, une explosion de joie a retenti parmi les partisans du maire de Buenos Aires, réunis au quartier général de la coalition Cambiemos (Changeons, ndlr). "Nous sommes submergés d'émotions. Merci. Merci d'avoir cru que nous pouvions construire l'Argentine dont nous rêvons. Je suis là car vous l'avez décidé", a lancé le président-élu aux milliers de militants. Il a appelé à remiser les rancœurs après douze ans de Kirchnérisme. "C'est un jour historique, c'est un changement d'époque qui va être merveilleux", "sans revanche ni règlements de comptes", a assuré Mauricio Macri.
Redresser l'économie. Outsider de cette élection, Mauricio Macri a bâti une coalition victorieuse autour du parti de droite qu'il a fondé, le PRO, en associant notamment les radicaux de l'UCR (centre-gauche), un parti historique diminué qui a offert à Cambiemos son réseau national. Le nouveau président, élu pour un mandat de quatre ans reconductible, aura pour principale mission de redresser l'économie, au bord de la récession, après 10 ans de forte croissance.