Emmanuel Macron 1:26
  • Copié
William Molinié, édité par Solène Delinger , modifié à
L'Élysée a annoncé vendredi que le président français ne pourrait pas se rendre au Mali pour rencontrer le président de la transition et célébrer Noël avec les troupes françaises, comme initialement prévu, en raison de la reprise épidémique en France. A quatre mois de la présidentielle, l'exécutif souhaitait aussi éviter un rendez-vous diplomatique périlleux. 
DÉCRYPTAGE

Emmanuel Macron a annulé son déplacement au Mali où il devait pour la première fois rencontrer le colonel Assimi Goïta, à la tête de la junte malienne au pouvoir. Ce déplacement s'annonçait épineux avec des sujets explosifs : l’avenir de la force Barkhane au Sahel, les élections maliennes ou encore les soupçons de connivence avec les mercenaires russes de Wagner.

"Le Covid aura été le juge de paix"

Officiellement, c’est dans un souci de cohérence au regard de la situation sanitaire dégradée en France que l’Elysée a annulé cette rencontre. Mais de toute évidence, les négociations étaient mal parties. Outre les raisons sanitaires, ni Paris ni Bamako ne sont tombés d’accord sur le format de cette visite. Selon nos informations, l’Elysée souhaitait associer le président en exercice de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la Cedeao, ainsi que le président du G5 Sahel.

Une façon de montrer que le problème du Mali n’est pas un problème avec la France mais bien avec ses partenaires dans la région. Or, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, exigeait une rencontre en tête à tête. Très certainement pour renforcer son image auprès de l’opinion publique. "Le Covid aura été le juge de paix", souffle-t-on presque soulagé dans l’entourage du président.

Des manifestations anti-françaises évitées

Soulagé car à Bamako, Emmanuel Macron se serait aussi exposé à de très probables manifestations anti-françaises. Et même si elles étaient instrumentalisées, l’image à quelques mois de la présidentielle n’était pas la bonne. Le président français n’ira donc pas fêter Noël avec les troupes de Barkhane stationnées à Gao, comme il en est d’usage. En revanche, il leur adressera lundi soir un message vidéo. Jean Castex devait passer le nouvel an avec des militaires français sur une base en Jordanie. Il a lui aussi annulé son déplacement.