Algérie : après Boualem Sansal, peut-on espérer une libération de Christophe Gleizes ?
Christophe Gleizes, journaliste français de 36 ans, est toujours détenu par l'Algérie depuis son arrestation en mai 2024. Condamné pour apologie du terrorisme, son procès en appel est prévu le 3 décembre. Après la libération de Boualem Sansal, peut-il être le prochain ?
Le 28 mai 2024, alors qu'il réalise un reportage au sein du club de football de la Jeunesse Sportive de Kabylie, Christophe Gleizes, journaliste sportif passionné de ballon rond, est arrêté en Algérie. La justice lui reproche d'avoir interviewé à plusieurs reprises un dirigeant de ce club.
Un homme qui se trouve aussi être l'un des responsables du mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie, classé organisation terroriste par Alger. Incarcéré, il est jugé et condamné un an plus tard, en juillet, à sept ans de prison par le régime algérien pour "apologie du terrorisme".
Dans les jours qui suivent le jugement, une centaine de personnalités, journalistes, acteurs ou encore chanteurs, appellent à sa libération dans une tribune publiée par Reporter Sans Frontières. Mais malgré ces actions, Christophe Gleizes reste toujours détenu par Alger.
Sa famille présente à l'audience le 3 décembre
Âgé de 36 ans, le journaliste est bien plus jeune et en meilleure santé que Boualem Sansal, ce qui rend plus difficile une éventuelle pression sur le pouvoir algérien. Contactée par Europe 1, la famille de Christophe Gleizes ne souhaite pas pour l'instant prendre la parole, mais indique tout de même être "très heureuse" de la libération de Boualem Sansal, lui aussi détenu par l'Algérie jusqu'à la semaine dernière.
Un espoir pour la famille du journaliste, qui sera d'ailleurs présente lors de l'audience en appel de Christophe Gleizes, le 3 décembre prochain, en Algérie. Son avocat, Me Amirouch Bakouri, dit attendre une décision juste et humaine qui rétablisse la vérité et permette à son client de retrouver sa liberté.
Difficile cependant d'imaginer que la justice algérienne changera son verdict. En appel, Boualem Sansal avait par exemple été condamné à la même peine qu'en première instance, au cours d'une audience éclair d'à peine dix minutes.
