Ahed Tamimi, adolescente palestinienne détenue par Israël, est maltraitée selon sa famille

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Ahed Tamimi purge huit mois de prison © AFP
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(avec AFP) , modifié à
Cette adolescente, dont le cas est très médiatisé, purge actuellement huit mois de prison pour avoir frappé deux soldats israéliens. 

La famille d'Ahed Tamimi, une adolescente palestinienne détenue pour avoir frappé deux soldats israéliens en Cisjordanie occupée a accusé lundi les interrogateurs israéliens, vidéo à l'appui, de l'avoir agressée verbalement et psychologiquement. En décembre, la jeune fille était devenue une icône de la lutte contre l'occupation israélienne et avait attiré l'attention internationale après la diffusion d'une vidéo la montrant frappant près de sa maison en Cisjordanie des soldats israéliens impassibles.

Elle avait été arrêtée et condamnée à huit mois de prison par un tribunal militaire israélien aux termes d'un accord de "plaider coupable" conclu entre le procureur et la défense. Elle doit être libérée cet été.

Elle est interrogée sans avocat. S'appuyant sur une loi israélienne leur permettant d'avoir accès à une partie du dossier d'un mineur, les avocats de la jeune fille ont réussi à se procurer une vidéo de deux heures, où Ahed Tamimi âgée de 16 ans à l'époque, est interrogée sans la présence d'un avocat ou d'un membre de sa famille. Lors de cette interrogatoire, elle refuse à plusieurs reprises de donner son nom et de répondre aux questions des deux interrogateurs.

"Les séances d'interrogatoires ont eu lieu après différents types de pressions physiques et psychologiques", a accusé son père, Bassem Tamimi, lors d'une conférence de presse à Ramallah. Selon lui, sa fille a été maintenue en isolement et changée de cellule régulièrement. "Elle a été privée de sommeil pour une longue période et subi son dernier interrogatoire alors qu'elle n'avait pas dormi depuis 34 heures", a-t-il ajouté, alors que les avocats d'Ahed ont affirmé avoir rendu publique cette vidéo pour montrer comment se passe les interrogatoires de mineurs dans les prisons israéliennes.

"Nous ne sommes pas des victimes". "Il s'agit de réaffirmer le message d'Ahed, le message de sa génération selon lequel nous ne sommes pas des victimes, nous sommes de combattants pour la cause (palestinienne), pour la liberté", a affirmé le père. L'armée israélienne a indiqué récemment avoir reçu par l'intermédiaire du ministère de la Justice une plainte déposée par un avocat d'Ahed Tamimi sur des "allégations concernant la conduite inappropriée d'un officier" israélien. "Ces plaintes sont examinées avec soin", a assuré l'armée.

L'affaire Tamimi a trouvé un large écho chez les Palestiniens comme les Israéliens. Les premiers louent en Ahed Tamimi un exemple de courage face aux abus israéliens dans les territoires palestiniens occupés par l'Etat hébreu. Nombre d'Israéliens ont ressenti une vive amertume devant ce qui a été fortement perçu comme une humiliation pour leurs soldats qui n'ont pas répliqué. Environ 350 enfants palestiniens sont détenus par Israël, selon Amnesty International.