migrant pologne biélorussie 1:30
  • Copié
Marion Gauthier, édité par Laura Laplaud , modifié à
Après une semaine de tensions à l'est de l'Europe, 3.000 à 4.000 migrants sont toujours pris au piège, frigorifiés à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. "De la chair à canon", affirmait jeudi Clément Beaune, le secrétaire d'État aux Affaires européennes. Europe 1 s'est rendue sur place.
REPORTAGE

Une situation explosive. La Biélorussie et la Russie se défendent d'avoir fait venir plusieurs milliers de migrants pour fomenter une crise aux portes de l'Europe. Le sort de ces milliers de personnes, frigorifiées à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, émeut les élus polonais, si bien qu'ils commencent à s'interroger sur l'issue à donner à cette crise. Europe 1 les a rencontrés dans la ville de Michalowo, au nord-est du pays.

"Ils vont mourir de froid"

Il faut trouver un équilibre entre fermeté et accueil. Maintenir des contrôles à la frontière et mettre en place un corridor humanitaire, insiste Maria Ancipiuk, la présidente des députés de Michalowo. Elle estime que les migrants déjà sur le territoire doivent être pris en charge : "Ça m'effraie, ils vont mourir de froid." "Il faut résoudre cette crise, accueillir ces gens, plus contrôler leur situation en évitant qu'ils perdent la vie dans la forêt. Ils sont venus jusqu'ici avec leur argent. Si on les laisse seuls, ils auront acheté leur mort."

Mais pour Marek Nazarko, maire de la ville, il faut déjà prévoir le coup d'après. "Nous nous sentons abandonnés par les politiciens... Laisser les migrants se concentrer ici, à quelques mètres de nos maisons ? Non merci. Il faudrait penser à les répartir."

Nous n'avons plus le temps, répète l'édile. Nous pouvons être en guerre dans une semaine. Pendant que le Conseil de sécurité de l’ONU accuse la Biélorussie de vouloir "déstabiliser la frontière extérieure de l'Union européenne", la Biélorussie menace à nouveau l'Union européenne si les 27 décident d'appliquer de nouvelles sanctions. Alexandre Loukachenko, le président biélorusse, assure qu'il n'hésitera pas à couper le gaz à l'Europe.