chambre Haibu
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Henry de Laguérie, édité par Margaux Baralon , modifié à
Dans la ville espagnole, une société développe des appartements partagés aux chambres minuscules pour des prix inférieurs à ceux du marché. Un concept qu'elle compte exporter à Paris et Marseille.
REPORTAGE

C'est un appartement de 200 m² conçu pour... 24 personnes ! Dans ce logement de Barcelone, les pièces communes sont assez grandes, avec deux salons, une cuisine et cinq douches. Mais les chambres sont minuscules : 2,6 m². Dans les plus petites, impossible de se tenir debout. "Ici, les gens ne sont là que pour dormir. Cette chambre fait 1,20 m de hauteur. Si tu veux pouvoir être debout dans l'habitacle, il faut en prendre un autre", indique Marc Olivé, le directeur de Haibu, la société qui a conçu ce logement.

"Je préfère être ici que dans la rue"

Haibu ("ruche" en Japonais) espère ainsi répondre à la crise du logement qui frappe de plus en plus de grandes villes. Dans ces appartements-ruches, une petite chambre coûte 200 euros par mois. Il faut débourser environ 250 euros pour une plus grande. Bien inférieur aux prix du marché : à Barcelone, le loyer moyen atteint presque 1.000 euros, 40% de plus qu'il y a cinq ans.

Haibu 1280

Pour certains, ces petites chambres sont mieux que rien. "Moi je préfère être ici que dans la rue ou dans un centre d'urgence", confie Hector, divorcé, qui gagne 800 euros par mois et a été l'un des premiers locataires de l'appartement-ruche. "On m'a dit que c'est bien pire là bas."

"Une insulte aux droits de l'Homme"

Mais ce premier appartement suscite une vive polémique. "Ce projet est une insulte pour les droits de l'Homme", s'insurge Lucia Delgado, qui lutte pour le droit au logement. "Il ne faut vraiment avoir aucun scrupule pour développer un tel concept. Les abeilles vivent dans des ruches, mais les humains vivent dans des maisons." La mairie est du même avis, et s'est lancé dans une bataille juridique contre Haibu, qui prévoit d'ouvrir une quinzaine d'appartements dans les prochains mois.

Haibu espère aussi exporter son concept en France, à Paris et peut-être à Marseille, d'ici à la fin de l'année.