Portugal : Passos Coelho pour virer à droite

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avec agences , modifié à
Son parti, le PSD (centre-droit), a largement battu dimanche les socialistes.

Confronté à un plan de rigueur sans précédent, les Portugais ont désavoué leur gouvernement, dirigé par le Premier ministre socialiste José Socrates, et donné leurs votes au parti social-démocrate (PSD), situé au centre-droit de l'échiquier politique. Le taux d'abstention atteint les 41,1%, encore supérieur au record établi en 2009 de 40,3%.

José Socrates, puni pour avoir accepté un plan de sauvetage de 78 milliards d'euros auprès de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), a annoncé sa démission de son poste de secrétaire général du PS. "Cette défaite électorale est la mienne et je tiens ce soir à l'assumer entièrement", a dit le Premier ministre à son parti.

L'ensemble de la droite a obtenu lors ces législatives anticipées plus de 51% des voix, selon des résultats officiels portant la quasi-totalité de suffrages. Les résultats complets et définitifs du scrutin seront connus le 15 juin, après le dépouillement des votes de l'étranger (4 élus). Le PSD de Pedro Passos Coelho a recueilli 39% des voix, devant le Parti socialiste qui obtient 28% des suffrages, selon ces résultats. Le parti minoritaire de droite CDS-PP, qui a déjà participé à plusieurs coalitions gouvernementales avec le PSD, reste la troisième force politique du pays avec 11,7% des voix.

Le traumatisme du plan de rigueur

Plus de 9,6 millions d'électeurs étaient appelés dimanche à renouveler leurs représentants au parlement, dissous fin mars après la démission du Premier ministre socialiste José Socrates, désavoué par le rejet d'un quatrième plan d'austérité en moins d'un an. Deux semaines plus tard, José Socrates avait été contraint de demander une aide financière de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, à l'image de la Grèce et l'Irlande l'an dernier.

En contrepartie d'un prêt de 78 milliards d'euros, les principaux partis politiques portugais, à l'exception de la gauche antilibérale, se sont engagés à mettre en oeuvre un exigeant programme de rigueur budgétaire et de réformes économiques sur trois ans.

Passos Coelho à la tête du nouveau gouvernement

Pedro Passos Coelho a été officiellement chargé, par le président portugais Anibal Cavaco Silva, de former d'urgence un gouvernement lundi. Cette décision du chef de l'Etat, qui a décidé d'accélérer le processus normal prévu par la Constitution, devrait permettre au prochain gouvernement d'entrer en fonction plus rapidement que prévu, afin de s'attaquer sans délai à la mise en oeuvre du plan d'aide conclu avec l'UE et le FMI.

Dans sa première déclaration après la victoire, Pedro Passos Coelho avait d'ailleurs tenu en premier lieu à rassurer les créanciers du Portugal. "Je ferai tout pour garantir que le Portugal ne sera pas un fardeau à la charge des pays qui nous ont prêté ce dont nous avions besoin pour faire face à nos responsabilités et à nos engagements", avait déclaré le nouvel homme fort du Portugal.