Nigeria : le système D face à Boko Haram

Un village nigérian attaqué par Boko Haram (illustration)
Un village nigérian attaqué par Boko Haram (illustration) © Reuters
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et Sophie Bouillon, envoyée spéciale au Nigeria
REPORTAGE - Devant l’inaction des autorités nigérianes, les habitants doivent prendre un main leur sécurité contre Boko-Haram.

SUR PLACE. Les attaques de Boko Haram sont quasi-quotidiennes dans le nord-est du Nigeria. Dans le nord-est du Nigeria, un village vient tout juste d’être attaqué. Les habitants s’organisent pour survivre après cette attaque et se défendre contre un nouvel assaut des islamistes.

Abaji est parti avec 40 de ses hommes pour apporter des vivres dans le village dévasté : “Regardez, toutes les maisons ont été brûlées”, montre-t-il à Europe 1. “Ils viennent tout juste de les attaquer pour leur voler de la nourriture”. Un vieillard raconte comment Boko Haram a tué 19 personnes dans le village. Lui a survécu : “Nous sommes partis nous cacher dans la forêt.”

Les villageois sont désemparés, ils n’ont plus rien, ni vivres, ni maison. Et selon un ancien du village, Boko Haram n’est pas venu pour imposer sa vision islamiste du monde : “Ils sont venus nous piller, ils ne se battent pas pour la religion!”, s’agace le vieillard au micro d’Europe 1. Il y a quelques mois, les raids de l’armée nigériane, devenus rares, ont en effet laissé le groupe terroriste exsangue.

Reportage au Nigeria : "Toutes les maisons ont...par Europe1fr

Des armes de fortune. Face aux attaques barbares de Boko Haram, les villageois organisés en milice sont bien peu de choses. Ils portent des amulettes, qui disent les protéger des balles, certains ont des bâtons. d’autres des arcs et des flèches. L’un d’entre eux montre son arme : “C’est une courroie de voiture. Si j’en vois un, je lui demande ‘Es-tu de Boko Haram?’ Alors je me bats et je peux le fouetter avec ça.” Seuls quelques-uns ont réussi à obtenir des fusils, pour se battre à armes égales face aux islamistes.

L’inaction de l’armée. Mais les Nigérians n’ont pas le choix, s’ils veulent empêcher Boko Haram de faire régner la terreur. Car l’armée nigériane les a abandonnés. Les habitants de Chibok, à une cinquantaine de kilomètres du village dévasté, ont promis eux aussi d’aller prendre leurs arcs et leurs flèches pour retrouver 223 lycéennes toujours aux mains des terroristes. Une solution désespérée face à l’inaction de l’armée nationale.

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