Népal : en attendant les secours, le désespoir et les tensions

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Jean-Sébastien Soldaïni, envoyé spécial d'Europe1 au Népal, avec AW , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Une française rescapée du séisme raconte ses 5 jours d'enfer en attendant les secours.

6.204 morts et 13.932 blessés, c'est le bilan, toujours provisoire, du puissant séisme survenu la semaine dernière au Népal. La région de Langtang, au nord de Katmandou, près de la frontière chinoise, a été particulièrement touchée par le tremblement de terre. Dans cette zone de trekking très prisée par les touristes étrangers, les secours ont mis particulièrement longtemps à arriver. Une Française, Caroline, a raconté à Europe1 ses 5 jours d'enfer avant d'enfin parvenir à regagner Katmandou, la capitale.  

Des villages dévastés. Dans cette zone montagneuse, Caroline décrit des villages complètement ensevelis sous les éboulements de roches et les coulées de neige. Sur les flancs de l'Himalaya, le village de Langtang a ainsi été durement touché : "à Langtang, c'est un désastre : il y a vraiment eu des avalanches partout", témoigne la Française.

Sans nouvelles d'un groupe de Français. Caroline est inquiète pour des touristes français qu'elle a croisés dans cette région : "je sais qu'à peu près au même rythme de trek, il y avait un groupe de sept Français qui nous suivait. On n'a aucune nouvelle d'eux. On ne les a pas du tout vus dans les camps, ni à Katmandou, ni à l'ambassade", raconte-t-elle.

Des tensions entre rescapés. Caroline fait aussi état de tensions avec les Népalais qui n'apprécient pas que les touristes occidentaux récupèrent de la nourriture dans les sacs des disparus.

"Abandonnés" par les militaires.  La Française décrit encore la tension qui monte d'un cran lorsqu'un hélicoptère de l'armée arrive enfin, poussant une centaine de rescapés à se jeter à la rencontre de l'appareil dans l'espoir d'être évacués. En vain : "l'hélicoptère de l'armée népalaise qui est venu n'a finalement pris aucune personne. Il y avait beaucoup de blessés mais l'armée a pris ses soldats (venus à pied secourir des blessés) et s'est barrée, alors qu'il restait de la place à bord, en nous tapant dessus parce qu'on essayait de monter à bord", a-t-elle raconté au micro d'Europe1. "On ne comprend pas pour quoi on nous a abandonnés comme cela", déplore-t-elle.

D'autres témoignages attestent de tensions entre rescapés népalais et occidentaux : dans la même région, des hélicoptères affrétés par Israël pour évacuer ses ressortissants ont ainsi été pris d'assaut par des Népalais désespérés, qui voulaient embarquer.  

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