Mexique : les suspects confessent le meurtre des étudiants

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
AVEUX - Les suspects du massacre ont avoué à la justice avoir tués et brûlé les cadavres des 43 étudiants. Les familles des étudiants refusent d’y croire. 

L’INFO.Les 43 étudiants enlevés par des policiers corrompus il y a six semaines dans le sud-ouest du Mexique et portés disparus depuis, ont sans doute été incinérés par des hommes de mains d'un gang de la drogue et leurs restes abandonnés dans une décharge publique et dans un cours d'eau, a annoncé vendredi le gouvernement mexicain. Le ministre mexicain de la Justice, Jesus Murillo Karam, a présenté lors d'une conférence de presse ce scénario d'horreur toutefois contesté par les parents des jeunes, qui considèrent que ces aveux n'ont pas valeur de preuves. 

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Un scénario d’horreur. Trois de ces détenus, membres présumés des Guerreros Unidos, ont avoué que les étudiants ont été tués après avoir été livrés par des policiers municipaux entre les villes d'Iguala et de Cocula. Ils ont été transportés cette nuit-là dans des véhicules vers une décharge proche de Cocula où une quinzaine d'entre eux sont arrivés déjà morts par asphyxie. "Les détenus ont indiqué que dans ce lieu ils ont tué les survivants et ensuite les ont jetés dans la partie basse de la décharge et ont brûlé leurs corps". Selon leurs aveux, les corps ont été brûlés avec de l'essence, sur des bûchers de bois et de plastique, lors d'une opération qui a duré 14 heures. Les suspects ont ensuite concassé les restes avant d'en remplir des sacs en plastique et de les jeter dans une rivière.

MEXIQUE DISPARITION IGUALA 1280

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Une identification difficile. "Le niveau élevé de dégradation par le feu rend très difficile l'extraction de l'ADN qui permettrait l'identification. Cependant nous ne ménagerons pas nos efforts pour épuiser toutes les possibilités scientifiques", a affirmé le ministre.

Les proches refusent d’y croire. Les parents ont à leur tour tenu une conférence de presse à l'école des étudiants, à Ayotzinapa, pour affirmer qu'ils ne donnaient aucun crédit aux témoignages des criminels présumés et refusaient de croire à la mort de leurs enfants. "Tant qu'il n'y a pas de preuves, nos enfants sont vivants", a déclaré Felipe de la Cruz, porte-parole des parents.