Les Anglais refusent l'austérité

A Londres, une grande banderole ouvrait le cortège avec l'inscription : "l'austérité est un échec".
A Londres, une grande banderole ouvrait le cortège avec l'inscription : "l'austérité est un échec". © REUTERS
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avec agences
Des milliers de personnes ont manifesté samedi contre la politique du gouvernement.

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue samedi à Londres et dans d'autres villes britanniques pour dire non à la politique d'austérité du gouvernement. David Cameron est déterminé malgré son impopularité grandissante à poursuivre cette cure de rigueur afin de réduire les déficits.

"Non aux coupes budgétaires"

Sous un gris ciel d'automne, dans un bruyant concert de sifflets et de cornes de brume, pompiers, infirmières, enseignants, jeunes sans-emploi, militants ou représentants de l'opposition ont défilé côte à côte. Des manifestants se sont rassemblés pendant plusieurs heures dans la capitale, mais aussi à Glasgow, en Ecosse, et à Belfast, en Irlande du Nord, autour d'un même mot d'ordre : "non aux coupes budgétaires".

A Londres, une grande banderole bleue ouvrait le cortège avec l'inscription : "l'austérité est un échec". Une critique récurrente de l'opposition qui accuse la politique de rigueur d'entraver la reprise. "Cela montre qu'il y a une résistance", s'est réjouie Shereena, 17 ans, qui défilait samedi. "Le gouvernement va avoir peur en voyant qu'il y a tellement de gens qui s'opposent à lui".

Ni les syndicats, ni la police n'ont toutefois fourni d'indications précises sur l'importance du défilé. Les organisateurs ont simplement déclaré que la police leur avait communiqué le chiffre d'au moins 100.000 manifestants.

"Il s'accroche à une politique économique qui ne marche pas"

Le dirigeant travailliste Ed Miliband a accusé le Premier ministre conservateur David Cameron de "faire des coupes trop importantes et trop rapides". "Il s'accroche à une politique économique qui ne marche pas", a-t-il lancé, tout en admettant que les travaillistes auraient "aussi des arbitrages difficiles à faire" quand ils reviendraient au pouvoir.

"Aujourd'hui, Ed Miliband a pris la tête d'une manifestation demandant de revenir sur la moindre des coupes budgétaires dont nous avons besoin pour venir à bout des déficits", a contre-attaqué David Cameron via son compte Twitter. Bien que l'économie britannique ait replongé dans le rouge, ce qui fait grincer des dents jusque dans son propre parti, le Premier ministre a annoncé début octobre un nouveau tour de vis, avec des coupes de 10 milliards de livres (12 milliards d'euros) dans les dépenses sociales.