Le Congrès américain échoue sur la dette

La "super-commission" chargée de réduire la dette des Etats-Unis a annoncé lundi ne pas être parvenue à un accord entre gauche et droite, après trois mois d'efforts.
La "super-commission" chargée de réduire la dette des Etats-Unis a annoncé lundi ne pas être parvenue à un accord entre gauche et droite, après trois mois d'efforts. © Reuters
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avec agences , modifié à
Après des mois d'efforts, le "super-comité" n'a pas trouvé d'accord sur la réduction des déficits.

L'accord trouvé le 31 juillet sur le relèvement du plafond de la dette fédérale prévoyait que le "super-comité" remette ses conclusions mercredi au plus tard. Mais cette commission formée de six démocrates et six républicains a jeté l'éponge et a reconnu lundi ne pas être parvenue à un accord pour réduire de 1.200 milliards de dollars le déficit du pays. Bien avant l'annonce de leur constat d'échec, les élus avaient paru plus que jamais divisés sur les moyens d'arriver à une réduction de la dette, les démocrates misant sur des hausses d'impôts pour les plus riches, les républicains prônant des coupes drastiques dans les programmes sociaux.

Obama pointe du doigt les républicains

"Nous sommes profondément déçus de ne pas être parvenus à un accord de réduction du déficit entre les deux partis" démocrate et républicain, ont indiqué la sénatrice démocrate Patty Murray et le représentant républicain Jeb Hensarling dans un communiqué commun.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a, de son côté, rejeté sur les républicains la faute de l'échec des travaux, estimant que trop d'entre eux "refusent d'entendre les voix de la raison et du compromis". Intervenant quelques minutes après le constat d'échec de la commission, le président américain tout en assurant que les Etats-Unis ne risquaient pas un défaut de paiement, s'est dit déterminé à maintenir la pression sur les élus et a menacé d'opposer son veto à toute tentative du Congrès d'atténuer les réductions budgétaires qui doivent automatiquement entrer en vigueur.

Faute d'accord, la loi prévoit en effet la mise en oeuvre automatique, à partir de 2013, de réductions des dépenses à hauteur de 1.200 milliards sur dix ans, réparties à part égale entre la défense et les programmes sociaux.

La note américaine préservée 

Petit lot de consolation outre-Atlantique, malgré l'échec de la "super-commission" parlementaire : l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a décidé de maintenir lundi la note attribuée à la dette des Etats-Unis, "AA+", chargée de forger un compromis sur des économies budgétaires.

S&P a ajouté dans un communiqué que cette note restait menacée d'un abaissement, avec une "perspective négative", surtout si le Congrès décidait de revenir sur les coupes automatiques dans les dépenses enclenchées par cet échec.

Un sursis toutefois inespéré pour les Etats-Unis lorsqu'on se souvient que l'agence avait pris la décision historique, le 5 août dernier, de faire perdre aux Etats-Unis leur note maximale, "AAA", face aux incertitudes nées du débat politique conflictuel sur le plafond de la dette et le budget de l'Etat fédéral.