Hollande : "Je regrette que nous ne soyons pas intervenus" en Syrie

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Le président de la République estime que la non-intervention de la France explique en partie la montée du djihadisme dans la région.

François Hollande a clarifié la position de la France sur les conflits qui se jouent au Moyen-Orient ainsi que sur la présence importante de groupes djihadistes dans la région, lors de son intervention lundi matin sur France Inter. Il déclare continuer à soutenir l'opposition syrienne modérée mais exprime un profond remord. "Je regrette que nous ne soyons pas intervenus lors de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie en août 2013", a-t-il dit, ajoutant qu'"il n'y a pas eu d'intervention et maintenant, il y a Daesh" (l'autre nom qui désigne l'Etat islamique, ndlr.).

Ne pas pactiser avec le diable. François Hollande a notamment exclu de s'allier avec le dictateur syrien Bachar al-Assad pour repousser l'organisation de l'Etat islamique. "Quand vous commencez à vous allier avec le diable, il est rare que le bon dieu vous vienne en aide", a-t-il déclaré.

En revanche, une collaboration avec l'Iran sur ces dossiers n'est pas exclue, mais elle dépendra de l'avancée des négociations sur le dossier du nucléaire iranien, a prévenu le chef de l'Etat. "La France ne cédera pas là-dessus", a insisté François Hollande. Mais, ajoute-t-il, "l'Iran est un partenaire nécessaire pour la stabilité en Irak et en Syrie".

Pas question d'intervenir en Libye. François Hollande s'est également exprimé sur le dossier de la Libye, où des groupes terroristes ont profité du chaos ambiant pour s'installer. Il a qualifié l'intervention aérienne française en 2011 comme ayant eu "des effets néfastes" car elle n'a pas été prolongée par des discussions politiques. Mais le chef de l'Etat s'est montré ferme : "La France n'interviendra pas en Libye".

Il estime que c'est à la communauté internationale de se saisir du dossier. "S'il y a un mandat clair, une organisation définie, des conditions politiques...", dans ce cas, une intervention militaire pourrait être envisageable. Mais ces conditions sont à l'heure actuelle très loin d'être réunies. "Nous n'en sommes pas là", commente François Hollande.

Pour autant, le président tient à ce que la France "ne reste pas inactive" face à la montée des djihadistes dans le sud de la Libye, devenu "un refuge de terroristes, les mêmes qui étaient au Mali". Deux gouvernements et parlements rivaux revendiquent le pouvoir. Depuis plusieurs mois, des milices ont pris le pas sur l'armée du pays pour tenter de repousser les djihadistes. "Nous avons une base avancée au Niger", à Madama et, prévient-il, "nous les (les terroristes, ndlr.) frapperons à chaque fois qu'ils sortiront des lieux où ils sont cachés".