Grèce : la tentation de l'étranger

Les Grecs seraient plus de 70.000 à être partis pour les Etats Unis, 15.000 pour la France, le Royaume Uni et l'Allemagne.
Les Grecs seraient plus de 70.000 à être partis pour les Etats Unis, 15.000 pour la France, le Royaume Uni et l'Allemagne.
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avec Ariane Lavrilleux
Face à l'aggravation de la crise, 85.000 Grecs ont déjà fui le pays pour chercher de meilleures conditions de vie.

Conséquence de la crise grecque : après la fuite des capitaux, la fuite des cerveaux. De plus en plus de Grecs qui ont perdu leur commerce, leur entreprise, ou n'arrivent tout simplement pas à trouver de travail, migrent vers l'Europe du Nord et les Etats Unis.

 

Depuis l'aggravation de la crise, ils seraient plus de 70.000 à être déjà partis pour les Etats Unis. 15.000 pour la France, le Royaume Uni et l'Allemagne.

 

Un phénomène qui touche aussi les jeunes. Selon de récents sondages, près de 70% des 20-25 ans ont l'intention de quitter la Grèce. Ce qui handicaperait sévèrement le développement du pays.

 

 

 

"Ca me donne beaucoup d'espoir"

 

Maria vit à Athènes. Elle est traductrice, mais depuis plusieurs mois, elle travaille sans être payée. Un de ses employeurs lui promet un chèque pour l'horizon... 2012. Alors elle a décidé de venir en France, dès septembre prochain.

 

"Je ne pense pas devenir riche en venant en France", explique-t-elle en Français, samedi sur Europe 1. "Mais je suis certaine de trouver un travail où je vais être payée tous les mois, d'avoir une sécurité sociale d'un niveau excellent. Et ça me donne beaucoup d'espoir pour l'avenir."

 

"Ne pas venir sans point de chute"

 

 

 

Grâce à son CV, Maria a déjà trouvé un CDD de 6 mois, à Paris. Mais beaucoup n'ont pas sa chance et tentent de faire appel à la communauté grecque.

 

C'est le cas de Niki, qui tient un petit restaurant familial dans le 11e arrondissement. Elle n'a besoin de personne, et elle a pourtant déjà reçu une quinzaine d'appels de Grecs, en quête d'emploi à Paris.

 

"J'ai eu des gens qui avaient monté leur entreprise depuis 20 ou 30 ans, et qui ont tout perdu", raconte-t-elle vendredi sur Europe 1. "Je leur dis simplement de ne pas venir sans avoir un point de chute, parce que c'est très compliqué de trouver un logement à Paris. Je ne les décourage pas, mais je les mets quand même en garde."

 

Même conseil du côté de l'association des Jeunes professionnels Grecs de Paris. Depuis la crise, elle reçoit au minimum cinq mails par jour de jeunes Grecs diplômés, qui souhaitent venir travailler en France.