Etats-Unis : les républicains s'emparent du Sénat

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avec AFP , modifié à
NO WE CAN'T - Les démocrates ont perdu la majorité au Sénat lors des élections de mi-mandat. Barack Obama voit ainsi son champ d'action largement réduit.

L'info. Les républicains se sont emparés de la majorité au Sénat américain lors des élections de mi-mandat de mardi aux Etats-Unis, selon les projections des télévisions américaines. Le camp républicain détient désormais 51 sièges sur 100 au Sénat. Il conserve par ailleurs le contrôle de la Chambre des représentants, scellant sa mainmise sur le Congrès des Etats-Unis. Conséquence : le président Barack Obama aura désormais un champ d'action réduit.

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Et pour cause, les adversaires du président américain contrôlent désormais entièrement le Congrès (l'addition du Sénat et de la Chambre des représentants), ce qui les place en position de dicter l'agenda parlementaire pour les deux dernières années de Barack Obama à la Maison Blanche. 

Un retour aux affaires progressif des républicains. Après avoir reconquis la Chambre en 2010, les républicains sont désormais revenus au pouvoir au Sénat, en passant de 45 à au moins 51 sièges sur 100, selon les projections des télévisions américaines. Une sénatoriale restait en suspens en Louisiane, où un second tour aura lieu le 6 décembre. Mais les élections ont pris la forme d'un avertissement envoyé par des Américains fatigués de quatre années d'une guerre de tranchées parlementaire. Aucune réforme d'ampleur n'a été adoptée par le Congrès divisé, notamment sur l'immigration qui reste un dossier brûlant, avec plus de 11 millions de sans-papiers installés aux Etats-Unis.

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Relancer l'économie. Les priorités des républicains seront économiques, avaient-ils annoncé avant les élections. Des dizaines de lois "pro-croissance" sont prêtes pour autoriser la construction de l'oléoduc Keystone XL entre le Canada et le Golfe du Mexique, doper la production de gaz naturel, aider les petites entreprises et réduire les réglementations."Cette expérience de trop d'Etat a suffisamment duré. Il est temps de changer de direction ! Il est temps de remettre le pays sur la bonne voie !", a annoncé après sa propre réélection le sénateur républicain Mitch McConnell, appelé à incarner en tant que chef de la majorité du Sénat l'opposition à Barack Obama.

Des citoyens qui ne croient plus ni en Obama, ni en les Etats-Unis. Les sondages de sorties des urnes montraient un électorat désabusé : 79% des personnes ayant voté désapprouvent le travail du Congrès, et deux-tiers estiment que le pays va dans la mauvaise direction. Moins d'un sur trois se dit satisfait de l'administration de Barack Obama, un chiffre équivalent pour les dirigeants du parti républicain au Congrès, selon CNN. Seuls 22% croient que la prochaine génération d'Américains vivra mieux que la génération actuelle.

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Des résultats économiques pourtant satisfaisants. Ni la baisse du chômage à 5,9%, au plus bas depuis six ans, ni la robuste croissance du PIB, +3,5% au troisième trimestre, ni sa réforme du système de santé ne semblent avoir été mises au crédit du démocrate. L'accumulation de controverses et scandales (révélations sur l'agence d'espionnage NSA, ciblage politique par le fisc, dysfonctionnements des hôpitaux militaires, afflux d'immigrés clandestins à la frontière mexicaine, contaminations d'infirmières américaines par Ebola), et de crises à l'étranger - Ukraine, Syrie - n'a fait que renforcer la perception d'un manque de "leadership" à la Maison Blanche.

Une défaite démocrate, oui, une déroute, non. Le président finira donc son mandat avec le parti adverse contrôlant les deux chambres du Congrès, comme avant lui George W. Bush, Bill Clinton, George Bush et Ronald Reagan. Les élections de mi-mandat ont traditionnellement pris la forme de votes-sanctions contre le parti au pouvoir à la Maison Blanche. Mais Barack Obama dispose toujours de son droit de veto et peut bloquer les initiatives législatives de la Chambre des représentants.