En Ukraine, c’est "un coup d'Etat"

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et Jean-Sébastien Soldaïni, envoyé spécial à Kiev et AFP , modifié à
LA PHRASE - C’est l’expression employée par le Premier ministre pour qualifier les manifestations qui paralysent la capitale.

L’info. Les manifestations à Kiev pour l'intégration européenne et contre le gouvernement ressemblent à un coup d'Etat. C’est ce qu’a déclaré lundi le Premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, au cours d'une rencontre avec les ambassadeurs de l'Union européenne.  

"C'est une chose très sérieuse. Nous faisons preuve de patience, mais nous ne voulons pas que nos partenaires pensent que tout leur est permis", a-t-il ajouté alors que les manifestants font le siège du gouvernement depuis lundi matin.

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Le siège du gouvernement occupé. Les manifestants de l'opposition pro-européenne bloquaient encore, lundi, le siège du gouvernement, avec l'intention de forcer le pouvoir à partir, à la suite de son refus de signer un accord d'association avec l'UE. Ils avaient investi dimanche la mairie de Kiev et la Maison des syndicats, un autre bâtiment officiel dans le centre-ville.

Leur message est clair : "Nous allons protester tant que ne seront pas satisfaites nos exigences, la démission du gouvernement et la démission du président Ianoukovitch", a-t-il lancé dimanche devant la foule.

Une situation incontrôlable. Le Premier ministre a également indiqué que les manifestations étaient devenues "incontrôlables" leurs instigateurs utilisant des "méthodes illégales" pour renverser le pouvoir en place. "Les hommes politiques qui se sont joints à ces actions ont radicalisé la situation (...)", a déclaré Mykola Azarov. "Nous savons qu'il y a un plan en préparation pour la prise d'assaut du Parlement", a-t-il également affirmé, laissant planer la possibilité que la situation puisse dégénérer.

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Un appel à l’aide. "Je m'adresse aux ambassadeurs : faites tout ce que vous pouvez pour appeler les opposants à ne pas avoir recours à la violence envers les représentants des forces de l'ordre, à renoncer au langage des ultimatums et à venir à la table des négociations", a-t-il lancé. La veille, dimanche, des affrontements avec la police ont fait de nombreux blessés en marge d'une manifestation rassemblant plus de 100.000 personnes.

L'inquiétude monte. François Hollande et le Premier ministre polonais Donald Tusk ont condamné lundi lors d'un entretien téléphonique "les violences" commises lors des manifestations et appelé le pouvoir et l'opposition à l'"ouverture rapide d'un dialogue", a indiqué l'Elysée. "Alors que l'Ukraine accueillera une conférence ministérielle de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) les 5 et 6 décembre prochains, ils ont appelé toutes les parties à une ouverture rapide du dialogue", poursuit l'Elysée.

La Russie a également réagi. Vladimir Poutine a estimé lundi que les manifestations constituaient une tentative de renversement de dirigeants légitimes et jugé qu'elles étaient encouragées par des éléments extérieurs au pays. "Cela me rappelle plus un pogrom qu'une révolution", a ajouté le président russe lors d'une visite en Arménie.

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