Disparition de Camille Muffat, reine précoce des bassins

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La sportive française, l'une des rares championnes olympiques de la natation tricolore, est morte dans la nuit de lundi à mardi dans un crash d'hélicoptère. Elle avait 25 ans.

Une grande championne. Rarement le sport français avait perdu aussi tôt un tel talent. 25 ans à peine et déjà retraitée, c'est dire si Camille Muffat était un diamant brut de la natation. Championne olympique et triple médaillée à Londres alors qu'elle n'avait que 22 ans, celle qu'on présentait comme la "nouvelle Manaudou" a eu la même trajectoire météoritique. Une carrière aussi courte que fructueuse, ponctuée par une médaille d'or olympique et une moisson de podiums mondiaux. La nageuse a disparu dans la nuit de lundi à mardi dans un crash d'hélicoptère en Argentine, où elle se rendait pour participer à une émission de TF1. 

Comme Laure Manaudou, elle a arrêté tôt, trop tôt au goût de certains, une carrière qui lui assurait encore des titres pour plusieurs années. A cause de ses relations avec son entraîneur d'alors, Fabrice Pellerin (également ex-entraîneur d'une autre star française des bassins, Yannick Agnel), qui a agi, comme elle l'expliquait alors, comme un "déclencheur" de sa réflexion.   

Plus timide, plus introvertie. Camille Muffat a longtemps souffert de cette comparaison incessante avec son aînée et icône médiatique Laure Manaudou. "Je n'étais pas du tout prête à ça", expliquait-elle en 2012 au Nouvel Obs. "C'était difficile d'être tout le temps comparée à elle, d'avoir une rivalité avec la meilleure nageuse que la France ait jamais eue". Plus timide, plus discrète, Camille Muffat n'était pas la "nouvelle Manaudou", elle voulait simplement être Camille Muffat. Elle finira par s'affranchir de l'ombre de la star lors des J.O de Londres.

Plus confiante, plus mature, elle devient une des têtes d'affiche du sport tricolore. La quatrième nageuse française seulement à être titrée lors d'une olympiade après Jean Boiteux (1952), Laure Manaudou (2004) et Alain Bernard (2008). Retraitée depuis trois ans, la sirène française, éloignée des bassins, a donc trouvé la mort dans les airs en Argentine, loin de sa ville Nice, à laquelle elle était attachée. Elle restera l'un des plus grands talents d'une natation française qui, ce matin, a la tête sous l'eau.

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