Atteint de Parkinson, il accuse les insecticides vaporisés dans les avions

Un ancien steward de la compagnie Qantas porte-plainte contre l’Etat australien.
Un ancien steward de la compagnie Qantas porte-plainte contre l’Etat australien. © REUTERS
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avec AFP
DRÔLE D’HISTOIRE - Un ancien steward de la compagnie Qantas porte-plainte contre l’Etat australien.

L’info. Un ancien steward de la compagnie aérienne australienne Qantas va attaquer l'Etat après avoir déclaré la maladie de Parkinson. Il accuse les insecticides vaporisés dans les cabines sur instruction des autorités publiques, d'être responsables, a annoncé lundi son avocat.

Un lien établi entre insecticides et la maladie. Brett Vollus, 52 ans dont vingt-sept passés au service de Qantas, a dû prendre sa retraite anticipée en mai dernier pour cause de maladie de Parkinson. Il a décidé de porter l'affaire en justice lorsque son neuro-chirurgien, à Sydney, lui a confié recevoir de nombreux personnels de bord en consultation.

"Il n'y a pas d'antécédents de Parkinson dans sa famille et il pense l'avoir contractée à cause de son exposition à l'insecticide qu'il vaporisait dans la cabine sur les long-courriers au moins une fois tous les quinze jours pendant 17 ans", a expliqué  son avocate Tanya Segelov. "La littérature médicale établit un lien entre Parkinson, d'autres maladies neuromotrices et les insecticides. Un lien clairement établi", a-t-elle ajouté.

Eviter la dengue ou le paludisme. Une plainte devrait être déposée en 2014 devant la Cour suprême de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud avec des répercussions potentielles à l'étranger. La vaporisation d'insecticide par les stewards et hôtesses de l'air se poursuit dans de nombreux pays, y compris avant le décollage lorsque l'embarquement des passagers a été effectué.

La désinsectisation des avions est une pratique internationale depuis les années 20. Les premières directives de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à ce sujet datent de 1961. En France, le ministère de la Santé indique sur son site internet que l'OMS préconise l'utilisation de perméthrine et de D-phenothrine "en raison du faible risque de toxicité pour l'homme, de leur fort potentiel insecticide à de faibles doses et de la rapidité des effets recherchés".

"Les pays en provenance desquels les avions doivent être désinsectisés sont notamment ceux où sévit le paludisme (...), et où circulent les virus de la dengue et du chikungunya", précise-t-il.

Qantas conforme à la loi. Le ministère australien de la Santé affirme lui aussi respecter les directives de l'OMS et assure que les produits utilisés par Qantas sont considérés comme inoffensifs pour la santé par l'Autorité australienne de contrôle des pesticides et des médicaments vétérinaires.

"L'OMS n'a trouvé aucun élément indiquant que les bombes de  désinsectisation, utilisées selon ses instructions et celles des fabricants, sont néfastes pour la santé humaine", a justifié un porte-parole du ministère. Sans ces vaporisations, l'Australie prendrait le risque de laisser entrer des infections graves comme la fièvre jaune et la malaria, a-t-il ajouté.

Le Syndicat australien des salariés du transport a fait savoir qu'il intenterait une action collective en justice contre l'Etat si la nocivité de ces insecticides était prouvée. Qantas a pour sa part défendu sa position en expliquant simplement se conformer à la loi.