Assange : "nous allons tenter de riposter"

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avec Amandine Alexandre , modifié à
- WikiLeaks ne pourra "pas survivre au train où vont les choses", prévient-il pourtant.

A quelques heures d’une nouvelle audition devant la justice, Julian Assange a accepté de se confier à Europe 1. Depuis sa remise en liberté, le 16 décembre dernier, le fondateur de WikiLeaks est soumis à un contrôle judiciaire strict : il porte un bracelet électronique, doit se présenter tous les jours au commissariat le plus proche et respecter un couvre-feu. "On ne peut pas être heureux quand on est assigné à résidence (…) Imaginez quand vous avez un bracelet attaché autour de la jambe… un bracelet électronique…", confie-t-il, d'une voix à peine audible, à la sortie du commissariat de Beccles, à environ 200 km de Londres, où il se rend tous les jours.

"Nous ne pourrons pas survivre au train où vont les choses" :

Julian Assange affirme pourtant que son arrestation par la police britannique l’a, au final, servi, dans son combat. "Des gens ont décidé de nous soutenir quand ils ont vu la pression que nous subissons et les attaques contre moi", explique le fondateur de WikiLeaks. "Cela nous fait une tribune pour parler des problèmes que sont l’abus de pouvoir des gouvernements, les rapprochements entre de grandes entreprises et les Etats. On s’en doutait, mais maintenant, on a des preuves", poursuit Julian Assange, nerveux.

Julian Assange affiche une volonté intacte de continuer son combat à la tête de l'organisation qu'il a cofondée. Il s’inquiète cependant de son avenir sur le long terme. "Nous ne pourrons pas survivre au train où vont les choses (…) L’argent des donateurs a du mal à nous arriver, parce que tous nos comptes sont bloqués. J’estime que nous perdons 500.000 euros par semaine", précise t-il.

"L’organisation est attaquée mais elle se développe"

Le fondateur de WikiLeaks reste cependant déterminé. "Nous allons tenter de riposter", assure t-il. "Cela nous prend entre 85 et 90 % de nos forces, mais c’est quelque chose que j’aime, ce combat intellectuel (…) Parce que depuis trois mois, nous avons publié beaucoup plus d’infos que l’année dernière. L’organisation est attaquée mais elle se développe plus vite que jamais", conclut-il.

Mardi, devant le tribunal de Westminster, à Londres, Julian Assange devrait connaître la date de son procès en Suède, où il est recherché dans une affaire d'agressions sexuelles. Mais depuis le début, il se dit victime d'une machination, en représailles à la publication par son site de milliers de câbles diplomatiques confidentiels américains, qui ont ébranlé la diplomatie mondiale.