331 communes analysées, des notes de A à E... Voici le «touriscore» qui évalue les performances touristiques des villes

L'organisme Ville de rêve vient de publier une étude sur le surtourisme dans plus de 300 communes de plus de 10 000 habitants. L'organisation s’appuie sur un indicateur appelé Touriscore, permettant de noter la fréquentation touristique d'une ville.
Comme chaque année à l'approche de la période estivale, de nombreux vacanciers recherchent avec la plus grande attention la meilleure destination possible pour partir en vacances. Si vous souhaitez partir au calme sans souffrir du tourisme de masse, il est maintenant possible de vérifier la fréquentation d'une ville grâce à l'organisme Ville de rêve et son outil Touriscore.
On connaissait le DPE (diagnostic de performance énergétique), chargé d'évaluer la consommation énergétique d'un logement, ou encore le nutriscore, qui s'intéresse à la valeur nutritionnelle des produits de la grande distribution, on connaît désormais le Touriscore, indicateur du sur-tourisme dans les centres-villes. Au total, ce ne sont pas moins de 331 communes analysées dans les villes de plus de 10 000 habitants.
Comme pour le DPE, le Touriscore s’appuie sur des lettres pour mesurer le tourisme d'une ville, allant de A (excellent) pour les zones à faible fréquentation au E (très mauvais) pour les zones soumises à de très fortes pressions touristiques, impactant également le quotidien des locaux.
Afflux touristique
Pour établir une note, l'organisme s’appuie sur quatre indicateurs différents : en premier lieu, Ville de rêve se penche sur le taux de meublés touristiques dans les centres-villes, c'est-à-dire la proportion de logements n’étant plus disponibles pour les habitants.
Avec l'explosion de logements mis en ligne sur des supports comme Airbnb dans de nombreux centres-villes, la prédation des logements est également un élément choisi pour mesurer l'afflux touristique d'une ville. Ce qui veut dire que l'organisme prend en compte le nombre de biens qui, une fois vendus, sont transformés en logements touristiques et ainsi sortent du marché résidentiel.
L’un des quatre critères de Ville de rêve est aussi d’étudier le taux de loueurs professionnels. Car lorsqu'une personne possède au moins trois biens qu’elle propose sur Airbnb, elle recherche naturellement une plus-value locative, et quoi de mieux que la location touristique, d'une plus courte durée, pour engendrer du bénéfice par rapport à un type de location plus classique. Ce genre de méthode de location amène automatiquement une raréfaction des logements disponibles pour les habitants.
Barème bien établi
Enfin, le nombre de bars et de restaurants par km² dans les centres-villes est également calculé en divisant le nombre de bars et de restaurants présents par la superficie du centre-ville. Plus ce chiffre est élevé, plus les établissements sont concentrés, plus il est susceptible d'engendrer des nuisances sonores et des difficultés de circulation ou de gestion de déchets.
Avec ce barème bien établi, il est donc aisé de repérer les mauvais élèves. Dans les villes de plus de 50 000 habitants ayant obtenu la note de E, on retrouve donc Annecy, Paris, Aix-en-Provence. Mention spéciale pour Nice et Cannes qui obtiennent la plus mauvaise note possible dans chacun des critères de notation.
À l'inverse, de nombreuses localités souffrent d'un manque important de dynamisme touristique. En effet, la plupart des villes avec l'indice A sont principalement des villes d'Île-de-France ou des Yvelines, souvent considérées comme des zones plus sensibles et également moins propices à un afflux de vacanciers. On retrouve ainsi des villes telles que Bondy, Sevran, Drancy ou encore Cergy.
Bien sûr, entre les excès touristiques et l'absence d'attractivité, il y a un juste milieu, dans lequel on retrouve souvent des villes comportant plus de 50 000 habitants comme Ajaccio, Pau, Reims ou encore Perpignan qui termine avec la note C, témoignant d'une fréquentation touristique réelle mais supportable pour les habitants.
Le but de Touriscore est donc de mettre en évidence la pression croissante sur de nombreuses villes françaises et d’appeler à un renforcement du contrôle, mais aussi à fournir des données objectives et inédites aux personnes intéressées par le tourisme. Cette étude met également en avant les inégalités géographiques d'un territoire à l'autre et les problématiques de dynamisme qui s'imposent à des zones plus ou moins prisées des touristes.