Yvelines : enquête ouverte après une interpellation pour "violences" à Mantes-la-Jolie

Selon l'avocat du plaignant, son client aurait consenti sans "aucune opposition" au contrôle d'identité. (Illustration)
Selon l'avocat du plaignant, son client aurait consenti sans "aucune opposition" au contrôle d'identité. (Illustration) © Flickr Police nationale
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avec AFP , modifié à
Un homme interpellé mardi dans la cité du Val-Fourré dit avoir été frappé, insulté et maintenu contre un chauffage tout au long de son trajet vers le commissariat. 

Une enquête  pour "violences par dépositaire de l'autorité publique" a été ouverte par le parquet de Versailles après une interpellation mardi à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, au cours de laquelle un homme de 27 ans a été brûlé aux bras. Les investigations sont confiées à l'inspection générale de la police nationale (IGPN). 

Deux plaintes déposées. Dès jeudi, les sœurs du jeune homme avaient déposé plainte pour "violences" auprès d'une brigade de gendarmerie des Yvelines, entraînant l'ouverture de l'enquête, dans un premier temps confiée au bureau de déontologie de la direction départementale de la sécurité publique. Samedi, l'avocat de  l'homme, Me Calvin Job, avait lui indiqué avoir déposé plainte contre X pour "violences policières à caractère raciste".

L'homme raconte avoir été collé au chauffage tout au long du trajet. Selon Me Job, son client a été interpellé mardi, vers 17 heures, dans la cité du Val-Fourré. Dans le fourgon qui l'emmenait au commissariat de Mantes-la-Jolie, il dit avoir été frappé, insulté et maintenu contre un chauffage tout au long du trajet, malgré ses cris de douleur. Dimanche, le parquet a indiqué que, selon la procédure initiale établie par la police, une patrouille à pied inspectait des véhicules stationnés dans un parking quand elle a été "prise à partie" par un homme qui les a insultés. Selon la même source, l'homme s'est "rebellé" contre les policiers qui voulaient l'interpeller et il a "tenté de prendre la fuite", avant d'être menotté et "hissé avec difficultés dans le fourgon" pendant qu'un "rassemblement hostile" se formait.

Il aurait tenté de "mordre" un fonctionnaire de police. Au cours du trajet, toujours selon cette procédure initiale, il serait resté "debout" dans le fourgon et aurait donné "des coups de pied dans la porte latérale", les fonctionnaires l'ayant ensuite "allong[é] sur le dos au sol où il continu[ait] à se débattre", en tentant de "mordre" l'un d'entre eux. Une source policière avait indiqué samedi que les policiers concernés appartenaient à la Brigade spécialisée de terrain (BST) de Mantes-la-Jolie.

Des brûlures de deuxième et troisième degrés. Au contraire, selon Me Job, son client aurait consenti sans "aucune opposition" au contrôle d'identité. Placé dans un premier temps en garde à vue pour "outrage et rébellion", le jeune homme a ensuite été acheminé à l'hôpital de Mantes où sa garde à vue a été levée. Rentré chez lui puis revenu aux urgences, il s'est rendu plus tard dans un hôpital parisien où des brûlures "de deuxième et de troisième degrés, aggravées par le diabète" dont il souffre, ont été diagnostiquées, selon le parquet. Il a été opéré vendredi et devait rester hospitalisé une semaine, a indiqué son avocat.

Une affaire "grave". "Compte tenu de la gravité de cette affaire et des blessures constatées sur l'individu", le parquet de Versailles indique lundi dans un communiqué qu'il "tiendra la famille informée de l'avancée de l'enquête". "D'ores et déjà, un dispositif propre aux victimes gravement traumatisées a été activé", précise le texte.