Un médecin du CHU d'Amiens a fait l'objet de menaces de mort après une vidéo sur le vaccin anti-Covid. 1:30
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Marion Dubreuil , modifié à
Près de la moitié des Français ont d’ores et déjà reçu leurs deux doses de vaccins. Mais certains sont récalcitrants à recevoir les injections, malgré les incitations médicales. Ils peuvent même se montrer violents, à l’image de plusieurs internautes. Le médecin réanimateur du CHU d’Amiens Michel Slama a porté plainte contre eux pour harcèlement en ligne.

Lundi, la barre des 40 millions de primo-vaccinés a été atteinte alors même que la fracture se creuse entre les vaccinés et les autres. Lors des dernières manifestations, la tension monte du côté des anti-vaccins. Michel Slama en a fait les frais. Ce médecin réanimateur a porté plainte à Amiens pour des menaces de mort en ligne. Dans une vidéo publiée sur Facebook, il avait incité ses abonnés, et plus largement les internautes, à se faire vacciner pour faire rempart contre le Covid-19.

Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, le professeur Michel Slama a pris l'habitude de commenter l'activité de son service de réanimation au CHU d'Amiens sur les réseaux sociaux. Il y a dix jours, il a posté une vidéo sur Facebook dans laquelle il conseille de se faire vacciner. "Nous venons d’admettre les premiers patients qui ont un Covid sévère avec le variant Delta. Des patients qui n’étaient pas vaccinés, donc vraiment je pousse tout le monde à aller se faire vacciner", explique Michel Slama dans la vidéo.

"Des incitations graves à la violence"

Très rapidement, il découvre des centaines de messages haineux en commentaires. Certains le qualifient de "nazi". "Le pire, c’est quand ils ont posté une photo de moi, trouvé sur internet, avec une croix gammée sur le front", confie le médecin au micro d’Europe 1.

Michel Slama a signalé ces messages à Facebook, sans succès. Il a finalement décidé de déposer plainte pour harcèlement en ligne. Un délit passible de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende. "Jamais je n’avais eu des incitations aussi graves à la violence vis-à-vis de moi et, secondairement, contre la vaccination", justifie-t-il. Le docteur Slama entend bien continuer à informer sur les réseaux sociaux. Il a publié, lundi, une nouvelle vidéo sur la vie de son service en dehors de toute polémique.