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Caroline Baudry, dans le Var, édité par Manon Fossat , modifié à
Ce vendredi matin, le préfet et les pompiers ont annoncé que le feu dans l'arrière-pays varois était "fixé", pour la première fois depuis lundi. Mais il est déjà trop tard pour bon nombre d'habitants qui ont vu leur habitation ravagée par les flammes et ont tout perdu dans le pire incendie de l'année en France. 

Après cinq jours de lutte acharnée des pompiers contre le pire incendie de l'année en France, qui a fait deux morts, le feu est "fixé" dans l'arrière-pays varois, selon les mots du préfet du Var, Évence Richard. Il n'est cependant "pas éteint" et les secours craignent le renforcement du vent. 7.000 hectares ont brûlé ainsi que plusieurs habitations. Certains sinistrés ont d'ailleurs pu aller constater les dégâts, comme Arlette, âgée de 66 ans.

"On a l'impression que la vie s'effondre"

"Ça c'est ma cuisine, il n'en reste plus rien. Les murs se cassent et tombent, la toiture s'est écroulée. Regardez, il y a même des morceaux d'agglo qui sont tombés", désespère cette habitante sinistrée. Les photos défilent sur le téléphone de la sexagénaire. Et sur les images des décombres, entre les vignes calcinées, on peut voir les restes de sa maison ravagée par les flammes. "Le premier jour, on a l'impression que la vie s'effondre. J'ai pris une robe, une paire de tongs et les papiers du notaire, c'est tout", poursuit celle qui s'est réfugiée dans une petite maison vétuste de Cogolin avec son fils et ses six caniches, où elle dort depuis mardi sur un matelas gonflable. 

"Je crois que c'est la maison où vivait le directeur de l'école Chabot. Honnêtement, les Cogolinois sont formidables. C'est la solidarité du village qui nous a prêté une table, des casseroles, des vêtements, parce qu'on n'avait plus rien pour s'habiller. Tout a brûlé", déplore encore Arlette, qui peine à réaliser. 

Mais aujourd'hui, l'habitante n'a qu'une idée en tête : reconstruire la maison. "Je ne sais pas si on aura la possibilité de mettre un mobile-home pendant quelques mois, le temps que ça se construise. Mais ce qu'on fera, c'est qu'on installera une grande réserve d'eau", assure-t-elle enfin. Un dispositif censé protéger des flammes les terres de ses aïeux, sur lesquelles elle s'est installée il y a plus de vingt ans.