Ce mardi matin, lors de son interrogatoire, l'accusé a justifié son acte par sa paranoïa. 1:16
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Justin Morin, édité par Justine Hagard
Le procès de David Patterson, jugé pour avoir foncé en voiture sur la terrasse d'une pizzeria en août 2017, tuant une adolescente, a débuté il y a quelques semaines à la cours d'assises de Seine-et-Marne. Ce mardi matin, lors de l'interrogatoire, l'accusé a justifié son acte par sa paranoïa.

Cela fait deux semaines que la cour d'assises de Seine-et-Marne tente de comprendre les motivations de David Patterson, ce vigile de 36 ans jugé pour l'assassinat d'une jeune fille de 13 ans en août 2017. Il avait lancé sa voiture sur la terrasse d'un restaurant. L'interrogatoire a débuté ce mardi matin.

L'accusé s'est cantonné à une réponse, répétée à chaque fois qu'il a été mis en difficulté : "J'ai été diagnostiqué paranoïaque, j'étais dans le flou, dans la détresse". Il parle d'une voix grave mais chevrotante, les mains tremblantes. Il suit un traitement psychiatrique lourd qui se ressent dans ses réponses fluctuantes. Son avocat le coupe même à un moment : "Soyez direct, allez-y !"

La paranoïa comme justification

Son client poursuit, la tête baissée : "Oui, j'ai foncé dans la pizzeria". "Volontairement ?", demande le président. "Oui." Il avoue que c'est un miracle s'il n'y a pas eu plus de morts, mais après avoir dit cela, il explique qu'il n'a jamais eu l'intention de tuer, que ça n'était pas prémédité. Toujours ce flou et sa paranoïa pour se justifier.

À chaque fois, la salle réagit : des chuchotements, des têtes qui se baissent, lassées. Celle de la mère de l'adolescente décédée, de son frère, mais pas celle de son père. Il ne quitte pas des yeux celui qui est accusé d'avoir tué sa fille. Les psychiatres ont reconnu que le jour des faits, son état était altéré. Si les jurés le reconnaissent, sa peine pourrait être réduite. Pour l'instant, il est poursuivi pour assassinat et risque la perpétuité.