Procès du Dr Bonnemaison : "j’attends qu’il soit acquitté"

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Pour Patricia Dhooge, Nicolas Bonnemaison a seulement permis à son mari d'abréger ses souffrances et de mourir dignement. Elle estime "qu'il n'est pas assassin".

Elle défend le Dr Bonnemaison depuis le début. Pourtant, l'urgentiste bayonnais a injecté un produit létal à son mari, mort en 2010, à la suite d'une maladie des os. Pour Patricia Dhooge, Nicolas Bonnemaison a seulement permis à son compagnon d'abréger ses souffrances et de mourir dignement. Nicolas Bonnemaison, acquitté à Pau en 2014 pour avoir abrégé la vie de patients en phase terminale, comparaît devant la Cour d'appel d'Angers pour sept cas "d'empoisonnement", sur des patients âgés et incurables, dont le traitement était arrêté et le pronostic vital engagé à court terme. Le verdict est attendu samedi.

"J’en avais parlé avec mon mari". Ce choix d'abréger les souffrances, au risque d'abréger la vie, Patricia Dhooge en avait longuement parlé avec son mari, qui s'était battu une première fois contre sa maladie. "J’en avais parlé avec mon mari. C’était très important pour lui de mourir dans la dignité. Un jour, il m’a montré son armoire pleine de morphine, en me disant qu’il ne voulait pas de ce médicament", se souvient-elle au micro d'Europe 1.

"J'ai demandé d’abréger les souffrances de mon mari". Quand son mari rechute, elle décide alors de parler à plusieurs médecins de cette volonté commune d'abréger les souffrances de son mari. "Je n’étais pas seule à vouloir abréger les souffrances de mon mari, il y avait ses enfants. Au départ, j’avais vu deux médecins. Puis je l'ai demandé au Dr Bonnemaison", confie-t-elle.

"J’attends qu’il soit acquitté". Aujourd'hui, Patricia Dhooge assume son choix et espère que les jurés partageront son avis. "J’attends qu’il soit acquitté. Ce n’est pas un assassin. Je sais comment ça s’est passé. Il s’est concerté avec la famille. Les enfants de Fernand et moi nous étions là. Il a pris le temps de nous dire les choses. Il est venu me consoler. Il m’a pris dans ses bras, en me disant de ne pas m’inquiéter, que ça allait aller. Moi je pleurais, je ne pouvais pas le voir", se souvient-elle.

"Un jour, ils comprendront". Pour expliquer son positionnement, Patricia Dhooge décrit le quotidien d'une famille qui doit accompagner un proche en fin de vie. "C’est de la torture qu’a enduré mon mari. Le jour où ces gens qui s’opposent au Dr Bonnemaison auront un proche qu’ils aiment qui souffre, je pense qu’ils changeront d’avis. Un jour, ils comprendront. Mais, ce jour, je ne sais pas quand il arrivera. Je voudrais que les gens comprennent que la fin de vie ce n’est pas toujours facile", se désole-t-elle.