Monique Olivier 1:24
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Jean-Baptiste Marty // Crédits photo : Serge Tenani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Après quatre jours de procès pour Monique Olivier devant la Cour d’assises des Hauts-de-Seine, l’heure est au questionnement du côté des parties civiles. Onze meurtres à l’actif de Michel Fourniret et son ex-femme, complice, entre 1988 et 2003, et une interrogation : comment les enquêteurs sont passés si longtemps à côté de la piste du couple diabolique ?

Quatrième jour de procès pour Monique Olivier qui comparaît devant la Cour d’assises des Hauts-de-Seine pour complicité de meurtre de trois jeunes filles entre 1988 et 2003 : Joanna Parrish, Marie-Angèle Domece et Estelle Mouzin. L’occasion pour les parties civiles de faire la lumière sur de nombreuses zones d’ombre dont le travail des enquêteurs durant cette période. Comment ont-ils pu passer à côté de la piste de Michel Fourniret et de son ex-femme Monique Olivier aussi longtemps ?

Un ancien enquêteur de Reims à la barre

Vêtu d’un costume sombre, les cheveux grisonnants, un ancien commandant de la police judiciaire de Reims l’assume désormais : "On a peut-être commis une erreur".  L’erreur ? Ne pas avoir fait le rapprochement entre plusieurs meurtres et le couple diabolique Fourniret-Olivier. Dans plusieurs affaires longtemps restées non élucidées, le nom de Michel Fourniret n’est jamais évoqué.

C’est le cas de Céline Saison, retrouvée morte en 2000, à seulement un kilomètre du château du Sautou, résidence de l’Ogre des Ardennes. "Comment se déroulaient les enquêtes à l’époque ?", s’est emporté avec colère maître Seban, avocat des familles des trois jeunes filles retrouvées mortes pour lesquelles Monique Olivier comparaît en ce moment pour complicité de meurtre.

Libre entre 1987 et 2003

Déjà condamné pour des faits de viol, Michel Fourniret a été libre entre 1987 et 2003, date de son arrestation. 16 ans d’atrocités, de viols et de meurtres. 11 au total sont avoués, mais il y en a peut-être plus. C’est finalement une tentative d’enlèvement ratée en Belgique qui mettra fin à ce parcours macabre. "Si on l’avait soupçonné en 2000, peut-être que d’autres victimes n’auraient pas été tuées", a fustigé maître Seban hier devant une salle d’assises pleine à craquer.

D’autres enquêteurs vont aussi devoir s’expliquer. Ceux de la police judiciaire de Versailles qui ont longtemps écarté la piste Fourniret dans la disparition d’Estelle Mouzin en raison d’un alibi fragile. Ils doivent être entendus mardi prochain par le président.