Un homme de 18 ans a été tué par balles dans le quartier Pissevin, à Nîmes. 1:25
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Stéphane Burgatt avec AFP , modifié à
Un homme de 18 ans est mort par balles dans la nuit de mercredi à jeudi à Nîmes, dans le quartier Pissevin. La victime aurait été touchée à l'abdomen. En début de semaine, un enfant de 10 ans a été tué dans une fusillade dans ce même quartier.

Un homme de 18 ans a été tué par balles jeudi dans un quartier de Nîmes gangrené par le trafic de drogues, où un enfant de dix ans est mort lundi, visé par erreur par des tirs, a appris l'AFP de sources policières. Les secours ont été appelés un peu avant 4 heures du matin et ont retrouvé le jeune homme inanimé dans une rue de Pissevin, un ensemble de tours situé en périphérie ouest de Nîmes, selon une source policière. Des douilles de deux calibres différents, dont du 7.62, ont été retrouvées au sol, selon une autre source policière.

Pour les habitants, ils voient leur quartier progressivement sombrer. "On est laissé à l'abandon. On nous laisse crever. Tout le monde vit dans un stress, tout le monde a peur", explique une riveraine. Et certains habitants demandent qu'un plan de restructuration du quartier débute enfin avec une présence policière plus régulière.

Gérald Darmanin avait fait déployer la CRS8 dans le quartier

C'est à Pissevin, où le taux de pauvreté culmine à plus de 70% et où le trafic de drogues prospère, qu'un enfant de 10 ans est mort lundi quand la voiture de son oncle a été visée par erreur par des tireurs liés au trafic de drogues. Le ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin y avait fait déployer des membres de la CRS8. Il s'est exprimé sur le sujet, depuis le Finistère, ce jeudi après-midi. "Il est évident que c'est un quartier difficile pour lequel la police doit être présente nuit et jour, qui vont permettre non seulement d'être présent, mais d'interpeller des auteurs qui assassinent manifestement des enfants sans distinction", détaille le ministre de l'Intérieur.

Il compte échanger à partir de vendredi avec des policiers, mais aussi des élus, pour voir les nouvelles dispositions nécessaires. 

L'enfant tué et son oncle, blessé, sont "indéniablement" des victimes collatérales, avait indiqué la procureure, dénonçant "une tragédie des plus absolues". "La famille de la victime n'est absolument associée d'aucune façon, ni avant ni actuellement, dans des faits de nature pénale", elle "a eu pour seul malheur de passer au mauvais endroit au mauvais moment", a-t-elle ajouté.

Plusieurs villes du sud-est de la France dont Marseille, Avignon, Nîmes, dans un arc entre l'Espagne et l'Italie, sont touchées depuis plusieurs années par des assassinats liés au trafic de drogue, une violence qui fait désormais des victimes collatérales.