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Cédric Chasseur
Invité de la matinale d'Europe 1, l'avocat des victimes de l'attaque de la mosquée de Bayonne, Me Méhana Mouhou dénonce la position du parquet antiterroriste, qui ne s'est pas saisi de l'affaire. 

L'avocat des victimes de l'attaque de la mosquée de Bayonne ne comprend pas. Maître Méhana Mouhou ne s'explique pas pourquoi le parquet antiterroriste, dont il doit rencontrer le procureur général, ne s'est pas saisi de l'affaire, après la mise en examen de l'octogénaire arrêté après les faits. Spécialisé dans la défense des victimes de terrorismes, cet avocat le compare à un autre dossier, où l'acte terroriste a lui été retenu.

"Deux poids, deux mesures"

En charge de défendre également les victimes de l'attaque de l'église Saint-Etienne du Rouvray, Me Méhana Mouhou dénonce la politique du "deux poids, deux mesures" du parquet. Dans la première affaire, "une église a été attaqué, des paroissiens ont été blessé, le Père Hamel a été assassiné" explique l'avocat. "On a qualifié cet acte de terroriste, et c'est normal" juge-t-il. "Lorsque l'on attaque une mosquée, que l'on tente assassiner des fidèles musulmans, ce n'est plus qualifié d'attaque terroriste", déclare-t-il. 

"L'application du droit"

"Ce ne sont pas des accusations", tempère Maître Méhana Mouhou, "c'est l'application du droit". L'avocat s’appuie notamment sur le code pénal pour justifier ses propos. "Dès lors qu'il y a un acte d'intimidation ou de terreur, que l'ordre public est gravement atteint, et qu'il y a des motivations racistes, xénophobes et anti-musulmans, c'est l'application du droit", martèle-t-il. Me Méhana Mouhou demande donc au parquet national antiterroriste "de se saisir et d'instruire sous cette qualification" d'acte terroriste.

Les motivations du suspect sont d'ailleurs "parfaitement revendiqués" selon l'avocat des victimes. "Dans son entourage, on savait très bien qu'il avait une haine des musulmans", pointe du doigt Me Méhana Mouhou, "et pour satisfaire sa haine, il tente de commettre des meurtres.

Un acte "réfléchi et planifié"

Me Méhana Mouhou dénonce également l'expertise psychologique du tireur présumé, dont la responsabilité pénale reste engagée malgré "une altération partielle de son discernement". Cette expertise, "réalisée en 24 heures chrono, ce n'est pas très sérieux" selon l'avocat qui la compare à "un écran de fumée". "Les actes sont réfléchis et planifiés", selon lui, notamment parce que le supsect possède "une bonbonne de gaz, des armes". "Il veut brûler cette mosquée, assassiner des musulmans au seul motif qu'ils sont musulmans. Ça, c'est un acte terroriste" conclut Me Méhana Mouhou.