Kobili Traoré a reconnu avoir défenestré Sarah Halimi, une femme juive de 65 ans de son appartement parisien en avril 2017. 1:29
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Salomé Legrand, édité par Maxime Dewilder
Même s’il a reconnu avoir défenestré cette femme juive de 65 ans de son appartement parisien en avril 2017, le principal suspect du meurtre de Sarah Halimi pourrait être reconnu irresponsable pénalement. En cause, sa consommation de cannabis. La décision est attendue jeudi en début d'après midi.
TÉMOIGNAGE

Bataille d’experts pour une décision qui bouleverserait la jurisprudence. Le principal suspect du meurtre de Sarah Halimi, Kobili Traoré, va-t-il échapper à un procès ? Même s’il a reconnu avoir défenestré cette femme juive de 65 ans de son appartement parisien en avril 2017, le jeune homme pourrait être reconnu irresponsable pénalement. En cause, sa consommation de cannabis. La décision est attendue jeudi en début d'après-midi.

Il a fait l’objet de trois expertises psychiatriques avec à chaque fois la même conclusion : au moment des faits, Kobili Traoré était atteint d’une bouffée délirante aiguë, son discernement était aboli. En cause, sa consommation de cannabis, à savoir quinze joints par jour en moyenne. Le jeune homme pouvait-il en connaitre l’impact sur son cerveau ? C’est toute la question.

Consommation consciente et volontaire

Pour l’avocate du frère de Sarah Halimi, cette consommation était consciente et volontaire : "Le casier judiciaire de Kobili Traoré démontre qu’il avait une telle habitude du cannabis qu’il ne pouvait ignorer les conséquences du cannabis sur son psychisme. Vous ne pouvez pas vous mettre dans un état tel, en consommant une substance illicite, et après vous en prévaloir pour venir expliquer à la cour que vous êtes irresponsable parce que vous avez consommé du cannabis. C’est juste impensable", argumente-t-elle. 

"Jusqu’à présent, la position de la jurisprudence a été très claire par rapport à ça : ça ne passe pas", ajoute-t-elle. S’il est reconnu irresponsable pénalement, Kobili Traoré ne sera pas renvoyé devant une cour d’assises. L’un des experts rappelle qu’il ne sera pas hospitalisé non plus puisqu’il n’est pas atteint d’une maladie psychiatrique.