Des manifestants hostiles au projet d'autoroute A69 ont provoqué un incendie dans deux entreprises œuvrant pour le futur tronçon. 1:34
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Alexis Bourdon avec AFP / Crédit photo : ASTRID LAGOUGINE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Une entreprise de cimenterie ainsi qu'une autre société tarnaise de BTP ont été touchés par des incendies déclenchés par des manifestants hostiles au projet d'autoroute A69. La mobilisation, baptisée "Ramdam sur le macadam", a réuni "plus de 9.500 personnes", selon les organisateurs. 

Des incendies ont été déclenchés par des militants anti-A69 dans deux entreprises travaillant sur le chantier de cette autoroute Castres-Toulouse, en marge de la manifestation des opposants au projet, a appris l'AFP auprès d'une porte-parole du concessionnaire Atosca et de la préfecture du Tarn.

"Un groupe de 400 personnes extrêmement virulent s'en prend actuellement à une entreprise de cimenterie et a déclenché un incendie", a indiqué la préfecture dans un message sur le réseau X (ex-Twitter). Selon la même source, les forces de l'ordre ont ensuite délogé les militants et les pompiers ont pu intervenir dans cette entreprise, Carayon BTP, où un photographe de l'AFP a constaté que plusieurs camions étaient pris par les flammes.

"Plus de 9.500 personnes" réunies, selon les organisateurs

Peu avant 16h, l'incendie n'était pas encore circonscrit et "il était en cours de traitement par les sapeurs-pompiers". Une autre entreprise tarnaise du BTP, Bardou, à Cambounet-sur-le-Sor, qui intervient aussi sur le chantier de l'A69, a également été prise pour cible par des opposants, selon une porte-parole d'Atosca.

La mobilisation contre l'autoroute baptisée "Ramdam sur le macadam" a réuni "plus de 9.500 personnes", selon les organisateurs. Elle s'est scindée en plusieurs cortèges au fil de l'après-midi, l'un empruntant une voie ferrée tandis qu'un groupe plus violent a visiblement pris la direction des entreprises ciblées. Vers 16h15, la préfecture évoquait 2.400 manifestants dans le cortège principal de la manifestation et le cabinet du préfet estimait à 2.500 le "nombre d'individus radicaux et violents en dehors du cortège" principal.

 Ces éléments perturbateurs ont cherché à en découdre avec les policiers et les gendarmes en leur jetant des grillages. Ce manifestant, interrogé par Europe 1, et présent lors de ces heurts, ne compte pas pour autant étouffer la mobilisation. "Personnellement, je suis en colère. Nous continuerons, il faut que ça continue. Et là, on peut y arriver", estime-t-il. Un champ s'est lui aussi retrouvé pris au piège par les flammes et certains organisateurs ont rapidement été débordés. Les forces de l'ordre ont procédé à des interpellations et deux personnes ont été blessées. 

Organisée par plusieurs collectifs et associations écologistes ainsi que des syndicats, la mobilisation "Ramdam sur le macadam" a établi un campement depuis vendredi et jusqu'à dimanche à Saïx, à une dizaine de kilomètres à l'est de Castres. Les opposants dénoncent ce projet d'autoroute, qui doit être mise en service en 2025 et dont le chantier, très brièvement interrompu en fin de semaine dernière, a repris lundi. Les organisateurs indiquent qu'une ZAD serait en construction.