Isère : huit ans de prison requis pour avoir tué son mari violent

Huit ans de prison requis pour avoir tué son mari violent.
Huit ans de prison requis pour avoir tué son mari violent. © AFP
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avec AFP , modifié à
Huit ans de prison ont été requis vendredi à l'encontre de Bernadette Dimet, jugée devant les assises de l'Isère pour l'assassinat en 2012 de son mari violent.

Le procès n'est pas sans rappeler l'affaire Jacqueline Sauvage. Bernadette Dimet, 60 ans, est jugée devant la cour d'assises de l'Isère pour l'assassinat de son mari violent. "Ne pas renvoyer Bernadette Dimet en prison serait dénier à Bernard Bert (son mari, ndlr) sa qualité d'humain", a lancé l'avocate générale, Thérèse Brunisso, dans son réquisitoire. L'accusée a effectué 10 mois de détention provisoire de janvier à novembre 2012 mais encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat.

Volonté de se suicider ? Une version contestée. Le 2 janvier 2012, après une altercation avec son mari, elle s'était rendue, armée d'un fusil de chasse, dans une clairière de Parmilieu, en Isère, et avait tiré deux cartouches dont l'une avait touché mortellement son mari. "Je suis partie dans l'intention de me suicider. Il m'a poursuivie, s'est approché de moi et m'a fait peur. Le coup est parti", avait-elle affirmé jeudi à la barre. L'avocate générale a contesté cette version, soulignant que l'accusée n'avait pas besoin de se munir de quatre cartouches si elle voulait se suicider et qu'elle avait dû appuyer à deux reprises sur la gâchette avec "une force importante". 

La légitime défense écartée par l'avocate générale. La magistrate n'a pas nié les "violences physiques et psychologiques", le "harcèlement", les "menaces" dont l'accusée dit avoir été victime pendant quarante années de vie conjugale. Mais ces violences ne donnent "pas de permis de tuer", a-t-elle lancé. Elle a aussi écarté la légitime défense et qualifié d'"hérésie juridique" la notion de "légitime défense différée" invoquée dans l'affaire Jacqueline Sauvage. Elle a d'ailleurs invité les jurés à "laisser de côté" tout ce qu'ils avaient lu à ce sujet "parce qu'aucune affaire criminelle ne ressemble à aucune autre". 

En sanglots. La magistrate a rappelé que l'accusée, "ambivalente", avait refusé l'intervention des gendarmes à plusieurs reprises avant les faits, n'avait pas voulu porter plainte et n'avait pas souhaité être mise en relation avec une association de soutien aux victimes de violences conjugales. A l'issue des réquisitions, l'accusée s'est écroulée en sanglots silencieux, disparaissant derrière le box des accusés.