Incendie mortel de Saint-Laurent-de-la-Salanque: trois suspects en garde à vue

Saint-Laurent-de-la-Salanque
L'incendie survenu mi-février a coûté la vie à huit personnes. © RAYMOND ROIG / AFP
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Benjamin Peter , modifié à
Trois hommes ont été interpellés jeudi et placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'incendie qui avaient fait huit morts en début d'année à Saint-Laurent-de-la-Salanque, dans les Pyrénées-Orientales, a-t-on appris auprès du procureur de la République de Perpignan.

Quasiment un mois après l'incendie qui a coûté la vie à huit personnes à Saint-Laurent-de-la-Salanque, trois suspects ont été placés en garde à vue. Le procureur de la République de Perpignan a annoncé ces gardes à vue dans le cadre de l'enquête actuellement en cours sur les lieux du drame.

À la suite de cet incendie, survenu au cours de la nuit du 13 au 14 février, les corps de huit personnes, dont un bébé et un enfant de deux ans, avaient été retirés des décombres d'immeubles du centre de ce bourg de 10.000 habitants. 

En garde à vue pour "dégradations par incendie ayant entraîné la mort"

Les trois suspects ont été placés en garde à vue pour "dégradations par incendie ayant entraîné la mort et des blessures", a précisé à l'AFP le procureur de la République de Perpignan, Jean-David Cavaillé. Parmi les personnes interpellées par les gendarmes figurent un commerçant de la rue où s'est déclaré l'incendie, âgé de 42 ans, et deux hommes d'une vingtaine d'années. Deux ont été interpellés à leur domicile dans les Pyrénées-Orientales, le troisième à Montpellier.

La nuit du drame, une terrible explosion avait ravagé trois immeubles de la rue Arago du centre ville. Un jeune homme avait été grièvement blessé après s'être défenestré en flammes avant d'être pris en charge par les secours et il avait fallu de longues heures pour extraire l'ensemble des victimes des décombres et les identifier.

Une enquête difficile

Dès l'ouverture de l'enquête, celle-ci s'annonçait difficile en raison de l'état des lieux, très endommagé par l'incendie. Près d'une trentaine de personnes qui habitaient la rue, traumatisées par ce qu'elles avaient vu et vécu, avaient dû être relogés, leur logement étant devenu complètement inhabitable. La plupart ne sont pas sûrs de pouvoir réintégrer leur appartement. Des témoins expliquaient avoir vu plusieurs personnes s'enfuir. Mais ces témoignages ne semblaient pas correspondre aux éléments matériels, notamment recueillis par la vidéo surveillance, qui équipent cette rue du centre ville.

Des analyses techniques et chimiques ont été faites, mais le résultat sera communiqué samedi ou lundi lors d'un point-presse, a ajouté le procureur. Plus de 30 tonnes de gravats ont été extraits des trois immeubles incendiés, à des fins d'analyses.

Les équipes de l'enquête ont été chargées de déterminer si l'incendie est d'origine accidentelle ou criminelle. Sur les lieux rendus très instables et périlleux, elles sont tenues de faire le tri entre les simples gravats et les indices, relier les témoignages qu'ils continuent de recueillir avec les éléments matériels, et les comparer, les vérifier. Les investigations seront notamment menées par les techniciens de l'IRCGN, les experts de la gendarmerie venus en renfort de Pontoise, dans l'Oise.