L'accident de Millas en 2007 (illustration). 1:32
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Stéphane Burgatt (à Marseille)
Les barrières du passage à niveau étaient-elles levées ou baissées ? C'est la question centrale du procès qui s'est ouvert, lundi, devant le tribunal correctionnel de Marseille. Le 14 décembre 2017, un car scolaire est violemment percuté par un train régional qui le coupe en deux. Le bilan est lourd, avec six collégiens tués et 17 autres blessés.

Le flou perdure au procès de l'accident de car qui s'est produit à Millas, près de Perpignan, le 14 décembre 2017. L'ancienne conductrice de car scolaire, poursuivie pour homicide involontaire, maintient sa version des faits à la barre. Ses réponses sont courtes, la voix plaintive. Avant de s'effondrer en larmes, Nadine Oliveira assure qu'au passage à niveau, les barrières étaient bel et bien levées, sans aucun signal visuel ni sonore. 

"Je ne veux pas un coupable spécifique"

Les parents des victimes en quête de vérité, comme Fabien Bourgeonnier, sont déçus. "Je n'ai pas envie de l'entendre pleurer moi. C'est moi qui pleure depuis cinq ans. C'est ma femme qui pleure depuis cinq ans. Je m'en fous qu'elle pleure. Moi, ce que je veux, ce sont des choses concrètes", lance ce père de famille, qui réclame seulement la vérité. "Je ne veux pas un coupable spécifique, je veux qu'on m'explique ce qui s'est passé pour pouvoir travailler dessus, que ça ne se reproduise plus.

Deux témoignages mettent à mal la version de Nadine Oliveira

Deux témoins présents de l'autre côté du passage à niveau ce jour-là ont contredit une fois encore la version de Nadine Oliveira. Selon eux, le bus avançait au pas et a poussé la barrière de sécurité. La conductrice ne se rendait compte de rien. Les audiences se poursuivent ce mardi avec notamment les témoignages de certains adolescents, passagers de l'autocar, qui tiennent à s'exprimer à la barre.