Cinq ans après la catastrophe de Millas, les parents des victimes n'attendent plus grand-chose du procès. 1:34
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Benjamin Peter , modifié à
Cinq ans après la collision entre un TER et un car scolaire à Millas, le procès de Nadine, la conductrice du véhicule, s'ouvre ce lundi à Marseille. Si cette audience doit durer trois semaines, les parents des victimes n'attendent pas grand-chose du procès et souhaitent désormais plus de sécurité au niveau des passages à niveau. 

Dans la commune de Millas, c'est un accident qui restera pour toujours dans les mémoires. Le 14 décembre 2017, un TER percute un car scolaire transportant des collégiens. Six d'entre eux décèdent et 17 autres sont blessés, dont certains lourdement. Cinq ans plus tard, à Marseille, s'ouvre ce lundi le procès de la conductrice du car, seule accusée, poursuivie pour homicide et blessures volontaires. Mais pour beaucoup de familles, cette audience qui doit durer trois semaines ne permettra ni d'éviter qu'une telle catastrophe se reproduise, ni de désigner les vrais responsables.

"Moi personnellement, j'ai perdu un enfant. Mon fils n'était coupable de rien, moi je ne suis coupable de rien, ma femme n'est coupable de rien. Et pourtant, nous avons pris perpétuité". Dépité, Fabien Bourgeonnier, le père de Loïc décédé lors de l'accident, n'attend pas beaucoup de ce procès. Avec l'association "A la mémoire des Anges" qu'il a créé, il veut que cette audience serve à faire changer les choses et enfin sécuriser les passages à niveau.

Sécuriser les passages à niveau

"Je pense qu'il y a plein de choses à faire. Effectivement, ça a un coût financier, c'est sûr", explique-t-il au micro d'Europe 1. Et d'ajouter : "Mais qu'est-ce qui est plus coûteux ? Une vie ? Nous on a perdu six enfants et il y en a 17 autres qui sont traumatisés par ce drame."

"Peu importe le résultat du tribunal, ce qu'il faut travailler, c'est sur la sécurisation des passages à niveau" assure le père de Loïc. Suzanne Fabresse a perdu son petit-fils Yonas âgé de 11 ans. Pour elle, Nadine la conductrice, est loin d'être la seule responsable de ce drame et pointe la responsabilité de la SNCF, ou des élus qui n'ont pas suffisamment sécurisé le trajet des bus scolaire.

"Pour elle, c'est un accident"

"Ils ne seront pas là. C'est scandaleux. Et d'avoir la SNCF en partie civile, c'est encore plus scandaleux. C'est une honte", s'insurge-t-elle. "Je préférerai être sur le banc, à côté de Nadine, plutôt que sur le banc avec la SNCF. Pour elle, c'est un accident. Ce n'est pas sa faute. C'est de la faute de tout ceux qui n'ont pas pris en compte qu'ils pouvaient éviter l'accident."

Comme de nombreuses familles, Suzanne Fabresse sera à Marseille pendant trois semaines pour essayer de comprendre ce qui a conduit à la mort de ces six enfants, le 14 décembre 2017.