Ce que l’on sait de l’attaque au couteau qui a fait deux morts à Romans-sur-Isère

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Une attaque au couteau a fait deux morts samedi dans la Drôme. © AFP
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avec AFP , modifié à
Une attaque au couteau a fait deux morts et cinq blessés, samedi matin à Romans-sur-Isère, dans la Drôme. L’auteur présumé, un réfugié soudanais de 33 ans, a été interpellé. Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête dans la soirée, indiquant notamment que des écrits explicites avaient été retrouvés à son domicile. 

Une attaque au couteau a eu lieu samedi matin à Romans-sur-Isère, dans la Drôme, faisant deux morts et cinq blessés. L’auteur présumé, un réfugié soudanais de 33 ans d’après son titre de séjour, a été interpellé par les forces de l’ordre sans opposer de résistance, quelques instants après les faits.

Le parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé ouvrir une enquête notamment pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", samedi soir. 

Les faits : un parcours meurtrier dans les rues de Romans-sur-Isère

L’attaque a débuté samedi matin vers 10h45 dans les rues de Romans-sur-Isère, une commune de 30.000 habitants dans la Drôme, en pleine période de confinement. Armé d'un couteau, l'auteur présumé "s'est rendu dans un bureau de tabac" dont il a attaqué le patron, a indiqué à l'AFP Marie-Hélène Thoraval, la maire de la commune. "Sa femme est intervenue et a été blessée aussi", a-t-elle déclaré.

L'assaillant est par la suite "allé dans un autre commerce, une boucherie, où il s'est emparé d'un nouveau couteau", avant de poursuivre sa mortelle randonnée dans le centre de la ville, via les places Gailly et Jean-Jaurès. "Il est entré dans la boutique. Il a pris un couteau, en sautant par dessus le comptoir, et a planté un client, puis est reparti en courant", explique à l'AFP Ludovic Breyton, le patron de l'établissement où une personne a été tuée. "Ma femme a essayé de porter assistance à la victime, en vain".

Deux personnes sont mortes, et cinq autres ont été blessées, selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Un précédent bilan faisait état de quatre blessés, tous en "urgence absolue" selon la maire de la commune. L’assaillant a été rapidement interpellé après les faits, sans opposer de résistance aux forces de l’ordre. C'est l'une des nombreuses patrouilles de police chargées de faire respecter le confinement qui l'a arrêté.

L’auteur présumé : un réfugié soudanais de 33 ans

L’auteur présumé s’est présenté comme un demandeur d’asile soudanais de 33 ans, réfugié depuis janvier 2017 en France d’après son titre de séjour, selon des informations rapportées à Europe 1. Il est inconnu des forces de police sous l’identité qu’il a déclaré.

Il a été interpellé à genoux dans la rue, alors qu’il priait sur le trottoir en langue arabe. Selon des témoins cités par la radio France Bleu Drôme Ardèche, l'assaillant aurait crié "Allah Akbar" en se précipitant sur ses victimes. Il aurait demandé aux policiers qui l'ont interpellé qu'on "le tue", selon David Olivier Reverdy, secrétaire national adjoint d'Alliance police nationale, interrogé sur BFM TV.

"Des documents manuscrits à connotation religieuse dans lesquels l’auteur des lignes se plaint notamment de vivre dans un pays de mécréants" ont été retrouvés à son domicile, a précisé le parquet national antiterroriste dans son communiqué. Par ailleurs, un autre homme a été interpellé au domicile du suspect et a été placé en garde à vue, selon nos informations. 

Le parquet antiterroriste se saisit de l'enquête

Le parquet national antiterroriste (PNAT) a ouvert une enquête notamment pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Les investigations ont été confiées à la Sous-Direction antiterroriste de la Direction centrale de la police judiciaire, à la Direction centrale de la police judiciaire ainsi qu’à la Direction générale de la sécurité intérieure.

Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a promis dans un tweet que "toute la lumière" serait faite "sur cet acte odieux qui vient endeuiller notre pays déjà durement éprouvé ces dernières semaines". Le ministre de l'Intérieur, qui s'est rendu sur place en fin d'après-midi, avait parlé d'un parcours "terroriste" quelques heures avant que le parquet antiterroriste ne se saisisse de l'enquête. 

Cette attaque intervient au moment où la France vit sous une constante menace terroriste depuis la vague d'attentats djihadistes sans précédent amorcée en 2015.