«Ça a été un drame» : les habitants de Chevaline toujours traumatisés dix ans après

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Dix ans après, le choc de la tuerie est encore ancré dans les mémoires des Chevalinois. © Jean-Luc Boujon / EUROPE 1
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Jean-Luc Boujon, édité par Juliette Moreau Alvarez
Il y a dix ans jour pour jour avait lieu la tuerie de Chevaline, près d'Annecy, en Haute-Savoie. Une famille britannique d'origine irakienne et un cycliste français étaient retrouvés morts sur un parking près d'un chemin forestier, tués chacun de plusieurs balles. Un drame inexpliqué qui reste encore aujourd'hui dans la tête des habitants du village.

La tuerie de Chevaline marque encore les mémoires. Dix ans jour pour jour après le drame, les habitants de cette commune près d'Annecy en Haute-Savoie n'ont pas oublié. Le quadruple meurtre commis dans les bois près d'un chemin forestier reste encore aujourd'hui inexpliqué. L'enquête est donc toujours en cours, et la tuerie reste dans les esprits, notamment dans celui de Ginette : "Ça a été un drame, tout le monde a cherché, recherché. Et on n'a rien trouvé. Comment ? Pourquoi ?", se pose-t-elle encore la question. 

"Chaque fois que je passe ici, j'y pense"

Bernard aussi est sans réponse. Ce cycliste emprunte souvent le chemin de randonnée de la Combe d'Ire, à deux pas du parking où les corps de la famille britannique d'origine irakienne, et d'un cycliste français ont été retrouvés. "Chaque fois que je passe ici, j'y pense. Il y avait quand même ces fillettes, moi je pense à ça. Ce chemin-là, c'est agréable de s'y promener. Mais maintenant, on a ça dans la tête." Bernard regrette également que ce drame soit devenu l'Histoire de sa commune. "Ça plombe un peu le village. Le nom de Chevaline, ça rappelle cet événement quand même sinistre."

Dix ans après, les Chevalinois continuent d'échafauder des hypothèses, à l'image de Brigitte. "On pense avec les voisins qu'ils avaient rendez-vous avec quelqu'un.", explique-t-elle. "Parce que monter à cinq dans une voiture, habillés en tenue de ville sans faire de balade, ça cadre pas du tout avec le coin."

Dernièrement, l'enquête se serait réorientée vers la piste locale. Difficile de l'envisager pour Michèle Domenge-Chenal, maire de Chevaline. "Entre nous, on se connaît tous. Et vraiment, je n'arriverai pas à croire que ça puisse être quelqu'un de nous. C'est pas possible. Il n'y a pas d'esprit de suspicion en tout cas dans le village." À Chevaline, beaucoup d'ailleurs restent persuadés que la vérité sur la tuerie ne sera jamais connue.