Attentat de Nice : Yannis, 4 ans, est mort en "faisant le fou avec ses copains"

© VALERY HACHE / AFP
  • Copié
C.C. , modifié à
Après le feu d'artifice, le petit garçon jouait insouciamment avec d'autres enfants lorsque le camion l'a percuté. Il n'a pas survécu. 

Au moins 84 personnes qui assistaient au feu d'artifice du 14-Juillet ont été fauchées par un camion, le 14 juillet à Nice. Dix d'entre eux étaient des enfants ou des adolescents. C'est le cas de Yannis, un petit "filou" de "quatre ans et demi", percuté alors qu'il "faisait le fou avec ses copains", confie son père au Parisien

"Yannis était ravi". "C'était une belle soirée...", se remémore Mickaël Corviaux avec émotion. Installé à Nice depuis trois ans, ce père a perdu son enfant jeudi soir. Pour la première fois, il l'avait emmené voir le traditionnel feu d'artifice sur la Promenade des Anglais. "C'est mon épouse qui a insisté pour y aller, elle voulait lui faire plaisir", détaille-t-il au quotidien. "Nous étions installés sur la plage avec la femme d'un ami, ses nièces et ses deux enfants. Yannis était ravi, il sautait partout, il faisait le fou avec ses copains...", se souvient-il encore. 

"Il ressemblait à Aylan". C'est en regagnant leur voiture que leur chemin a croisé la trajectoire du poids lourd lancé à toute allure. "Mon fils était un peu plus loin avec ses copains... J'ai juste eu le réflexe d'attraper ma femme, de l'éjecter et de me coucher (...) quand je me suis relevé, je priais le bon Dieu pour que Yannis soit sain et sauf", s'étrangle-t-il. Un vingtaine de mètres plus loin, le petit garçon gît sur le sol, sans vie. "J'ai tout de suite compris. Il ressemblait à Aylan, le petit réfugié retrouvé noyé sur une plage en Turquie".  

"Il est mort avec le sourire". Mickaël Corviaux décrit un petit garçon "filou, qui savait mener son monde", et sort de sa poche une photo du petit garçon, souriant, pistolet à eau à la main sur la plage de la Promenade des Anglais. "Sa passion c'était de lancer des galets à la mer, parfois même sur les gens", sourit son père. Privé de son fils, il dit au Parisien se sentir "vide", comme si on lui "avait arraché le cœur". Il se console en se disant que son fils est mort "heureux, avec le sourire".