mémorial attentat nice 1:39
  • Copié
Frédéric Michel
Ce jeudi, Nice a commémoré les 86 victimes de son attentat il y a six ans, sur la promenade des Anglais. Huit accusés sont attendus à la barre dans quelques mois, à l'ouverture du procès, mais pas l'auteur des faits, tué par la police le soir même de drame. Une nouvelle épreuve pour les familles des victimes.

La fête Nationale marque les six ans de l'attentat de Nice. La commune a commémoré ce jeudi les 86 victimes de 18 nationalités différentes tuées dans l'attentat sur la promenade des Anglais, lieu du drame. Une stèle a été dévoilée en hommage aux victimes. Le 5 septembre, le procès s'ouvrira enfin, pour quatre mois. Huit accusés seront dans le box, mais pas l'auteur des faits, tué le soir même par la police. En 2016, Daech avait revendiqué l'attentat, mais impossible de prouver réellement l’empreinte de l’organisation sur le drame.

"Ça va être long et difficile, mais nous allons tenir"

C'est une nouvelle épreuve que devront traverser les proches des victimes. Pour Hager Ben Aouissi, présidente de l’association "Une voix des enfants", c’est un procès attendu pour la reconstruction des familles. "Nous ne pouvons pas tout attendre du procès. Le terroriste est mort. Il ne sera pas jugé pour son acte horrible par la justice. Cependant, je pense que le moment du procès fait partie de la reconstruction. Il est une étape dans notre réparation."

Pour la présidente d'association, le procès va être un moyen pour les victimes d'être écoutées. "Grâce à nos témoignages, nous pouvons espérer une prise de conscience sur l'impact de cette déflagration dans nos vies, dans les vies de nos enfants. Ça va être long, ça va être difficile, mais nous n'avons pas le choix. Nous allons tenir. Nous devons tenir."

92 millions d'euros versés aux victimes d'actes terroristes

Eric Dupont-Moretti, Garde des Sceaux a quant à lui déclaré que l'action de l'État n'est pas finie, et qu'il "continuera son action pour s'assurer que chaque situation soit traitée avec toute l'humanité et l'attention qu'elle requiert". La procédure est loin d'être finie, en raison notamment de l'absence de consolidation définitive des blessures.

Le ministre de la Justice a également rappelé que le suivi des victimes par l'État restait intact jusqu'au bout : "L'État, par le biais du Fonds de garantie des victimes des actes terroristes, a d'ores et déjà versé 92 millions d'euros aux victimes, et la quasi-totalité des 2500 victimes, directes ou indirectes ont reçu une offre d'indemnisation."

Le Garde des Sceaux leur a rendu hommage ce jeudi. "Je veux avoir une pensée pour les familles de victimes étrangères, qui représentent un quart des victimes et presque la moitié des personnes décédées. Elles appartiennent au total à 53 nationalités différentes. La France et 53 autres pays ont été meurtris ce soir-là."