Sept-Sorts 1:22
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Justin Morin édité par Léa Leostic
Après deux semaines de procès, le conducteur de la voiture qui a foncé sur une pizzeria à Sept-Sorts en région parisienne, en août 2017, tuant une adolescente de 13 ans, n’a pas expliqué son acte. Il risque la perpétuité, à moins qu’une altération de son état au moment des faits soit retenue par les jurés. Le verdict est attendu pour jeudi.

Après deux semaines de procès à la cour d'Assises de Seine-et-Marne, le conducteur de la voiture qui a foncé sur une pizzeria à Sept-Sorts en région parisienne en 2017 n'a toujours pas réussi ou voulu donner de raison à son acte. Une adolescente de 13 ans avait perdu la vie et une dizaine d'autres personnes avaient été blessées. Mardi, le suspect a été longuement questionné et les victimes, nombreuses dans la salle, n'ont pas du tout été convaincues. L’avocat du suspect avait prévenu : l’accusé a des trous de mémoire. "J’étais dans le flou", a-t-il répété une dizaine de fois pour se justifier, "j’étais dans la détresse, j’ai vrillé dans ma tête", a-t-il poursuivi.

"Un manque de respect pour les victimes"

Mais difficile pour beaucoup d’accepter ces excuses, comme pour Henri : "pour moi, il n’est pas sincère", estime cet homme qui était sur la terrasse de la pizzeria le soir des faits. A côté de lui, Maguy n’a pas retenu ses larmes pendant l’interrogatoire : "c’est trop facile. C’est un manque de respect pour les victimes qui sont devant lui. C’est une réponse bateau quand il ne sait pas quoi dire, car il a peur de trop en dire. Il a tué une petite fille, il a détruit des vies, il faut qu’il prenne un max", confie-t-elle au micro d’Europe 1.

Pendant l’audience, les parents de l’adolescente décédée ont souvent baissé la tête, l’air lassé voire exaspéré. "C’est insupportable ! En face d’eux, ils ont un homme qui bafouille, qui dit qu’il fonce dans une pizzeria mais pas pour tuer, qui parle d’accident puis ensuite d’acte volontaire. C’est la pire des choses pour les victimes", estime leur avocat François Mazon.

L’accusé risque la perpétuité, mais si les jurés reconnaissent une altération de son état au moment des faits, comme l’ont conclu les experts psychiatres, sa peine pourrait être réduite. Le verdict est attendu dans la journée de jeudi.