la guerche de bretagne 1:40
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Charles Guyard / Crédits photo : GUIZIOU Franck / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP
Fiché S pour radicalisation, surveillé par la DGSI, l'assaillant présumé de l'attaque d'Arras, Mohammed Mogouchkov, d'origine Tchétchène, a vécu plusieurs années à La Guerche-de-Bretagne, au sud de Rennes. Sa famille avait échappé à une procédure d'expulsion en 2014. Mais la commune d'Ille-et-Vilaine n'a pas eu de rôle à jouer dans cette décision. 

L'assaillant présumé de l'attaque d'Arras, qui a tué un enseignant du lycée Gambetta, Mohammed Mogouchkov, était fiché S pour radicalisation et surveillé depuis cet été par la DSGI. L'individu a même été contrôlé la veille de l'attaque, mais sans que rien ne puisse être retenu contre lui. Les écoutes téléphoniques de ces derniers jours n'ont pas permis de prévoir l'attaque, indique également une source policière. Avant de s'établir dans le nord, la famille du tueur présumé a vécu à La Guerche-de-Bretagne, au sud de Rennes. C'est dans cette ville que les Mogouchkov avait échappé in extremis à une procédure d'expulsion en 2014.

La commune de La-Guerche peu concernée

Dans cet immeuble quelque peu défraichi de trois étages, les appartements sont identifiés par des noms de régions. C'est derrière l'une de ces portes peu épaisses, d'où s'échappent quelques éclats de voix, qu'a vécue un temps la famille Mogouchkov jusqu'en 2014. À cette époque, Pierre Desprès est le maire de La-Guerche-de-Bretagne. Il n'a pas oublié la résidence du Chêne vert. "C'est un établissement qui posait les problèmes habituels de mettre beaucoup de personnes ensemble qui viennent d'une immigration différente", se souvient-il. "Les problématiques de ces familles se réglaient avec à la fois la gendarmerie, la préfecture, et la ville de Rennes, mais ça ne se faisait pas avec la commune de La-Guerche."

Une commune tenue à l'écart, notamment des mobilisations organisées par plusieurs associations directement à Rennes pour faire annuler un avis d'expulsion visant les Mogouchkov, au motif que les enfants étaient scolarisés. Parmi eux, Mohammed, âgé d'une dizaine d'années, il est aujourd'hui l'auteur présumé de l'attaque meurtrière d'Arras.

À son évocation ici, un certain malaise s'installe : "Je n'ai rien à dire, je préfère me protéger", lance ainsi l'ancienne directrice de l'école primaire désormais à la retraite. Du côté des associations, c'est silence total. Quant à la préfecture d'Ille-et-Vilaine, elle n'avait aucune information à communiquer vendredi soir.