Un homme qui sortait d'une synagogue agressé à Saint-Ouen

© Photo d'illustration. BERTRAND LANGLOIS / AFP
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avec Marguerite Lefebvre , modifié à
La victime a déclaré qu'elle avait été rouée de coups et traitée de "sale juif" à plusieurs reprises par trois hommes qui l'avaient suivie alors qu'elle regagnait son domicile.

Il dit avoir été agressé samedi alors qu'il sortait d'une synagogue de Saint-Ouen. Une enquête a été ouverte dimanche en Seine-Saint-Denis après le dépôt de plainte d'un homme de 53 ans, a-t-on appris de sources concordantes. La victime a déclaré qu'elle avait été rouée de coups et traitée de "sale juif" à plusieurs reprises par trois hommes qui l'avaient suivie alors qu'elle regagnait son domicile.

"Pique-le, vas-y, plante-le". Samedi après-midi, Salomon sortait de la synagogue de Saint-Ouen, accompagné du rabbin, lorsqu'il s'est senti suivi par un jeune homme d'environ 25 ans. Selon les déclarations de la victime, "le premier homme lui a craché dessus en le traitant de sale juif et lui a porté un coup de tête au visage", a expliqué une source judiciaire, confirmant une information du Parisien.

"Ensuite sont venus deux hommes. Il a même vu l'un de ses agresseurs prendre un couteau. Et les autres agresseurs lui disait : 'pique-le, vas-y, plante-le'", rapporte Sammy Ghozlan, président du Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme, interrogé par Europe 1.

La victime laissée au sol. Des passants sont alors intervenus pour implorer les agresseurs d'arrêter. La police a également été appelée. Selon le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, "les agresseurs se sont enfuis lorsque les passants sont intervenus, laissant leur victime complètement sonnée, étendue sur le sol".

Le quinquagénaire "n'a pas été blessé de manière grave, ni hospitalisé", a précisé la préfecture. La préfecture de Seine-Saint-Denis a ajouté dimanche soir qu'une plainte avait été déposée au commissariat de Saint-Ouen dimanche midi, qui a été saisi de l'enquête.

"Il a été traumatisé, très choqué". Deux jours après son agression, la victime est toujours sous le choc. "Il a été traumatisé, très choqué. Il l'est encore. Il pleurait au téléphone. Il m'a dit : 'je ne comprends pas pourquoi, parce que je suis juif, je reçois des coups comme ça'. L'antisémitisme ne cesse pas. Le citoyen juif reste une cible vulnérable, notamment dans la rue. En allant dans un commerce, le juif peut être attaqué, tout simplement parce qu'il est juif", déplore Sammy Ghozlan, dont l'instance a "condamné avec force une nouvelle agression antisémite". Le nombre d'actes antisémites a doublé en France en 2014 avec 851 actions et menaces recensés, contre 423 en 2013.

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