Istres : le tireur a commencé à parler

L'auteur présumé des coups de feu, un jeune homme de 19 ans, a été interpellé à Istres.
L'auteur présumé des coups de feu, un jeune homme de 19 ans, a été interpellé à Istres. © MAXPPP
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avec Yann Terrou et Guillaume Biet et agences , modifié à
Sur les indications de ce jeune homme de 19 ans, un autre individu a été interpellé à Paris.

La fusillade. Trois personnes ont été tuées et une autre gravement blessée dans une fusillade survenue jeudi à Istres, dans les Bouches-du-Rhône, selon les informations recueillies par Europe 1. L'auteur présumé des coups de feu, un jeune homme de 19 ans, armé d'une Kalachnikov, a été interpellé. Il aurait choisi ses cibles au hasard.

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Les faits. Quand le tireur fait irruption au cœur du quartier résidentiel des Arnavaux, à Istres, il n'a visiblement aucune cible particulière en tête. D'après les premiers éléments de l'enquête, les trois victimes auraient été tuées au hasard, à la sortie d'un garage automobile et quelques rues plus loin. Le jeune homme, originaire d'un autre quartier, a d'abord tiré sur deux voisins, qui bricolaient à l'extérieur de chez eux, tuant les deux hommes de 35 et 45 ans, a précisé le parquet. Il s'en est ensuite pris à une automobiliste, une femme de 55 ans touchée à l'oreille, avant de tirer sur un autre conducteur, un sexagénaire tué au volant de son véhicule. Au total, la fusillade aurait duré quelques minutes, selon le parquet.

Très vite, alors que les rafales de Kalachnikov éclatent, les voisins donnent l'alerte avant de se cacher, comme le raconte Marie au micro d'Europe 1. "J'ai entendu des coups de feu. Je suis sortie et j'ai vu quelqu'un partir en courant", confie-t-elle. "Il s'est retournée et j'ai vu qu'il avait une arme. Mon voisin m'a dit : 'attention il est armé, surtout ne sors pas'", confie cette habitante du quartier. "On est vite rentrés chez nous et on n'a pas bougé", assure-t-elle, encore sous le choc.

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© YANN TERROU/EUROPE 1

"Il ne sait pas trop ce qui lui a pris". Le tireur, né en 1993, était sous contrôle judiciaire pour une affaire de possession d'armes datant de mai 2012. Et à ce titre "bien connu du commissariat" d'Istres. Il a commencé à se livrer aux enquêteurs sans toutefois fournir "d'explications claires", selon le parquet.

"Dans ses premières auditions, il ne se revendique d' aucun courant de pensée, d'aucune idéologie", a-t-on indiqué. '"Il dit qu'il ne sait pas trop ce qui lui a pris", ajoute le parquet précisant qu'il s'agit de "quelqu'un qui avait une passion pour les armes".  Par ailleurs, "pour l'instant il n'est pas question de maladie mentale". L'enquête a été confié à  la brigade criminelle de la police judiciaire par le parquet d'Aix-en-Provence.

Un autre homme arrêté à Paris. Lors des auditions, le premier suspect a livré le nom d'une autre personne qui selon ses dires allait "commettre un acte" et a été arrêtée à Paris, a indiqué le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, dépêché sur place dans la soirée. Le tireur a fait "état au moment de son arrestation du nom d'une personne qui s'apprêtait à commettre un acte à Paris. Ce nom a été donné. Cette personne a été arrêtée il y a quelques minutes à Paris par les services de police," a précisé le ministre. Manuel Valls invitait toutefois à la prudence, ne pouvant dire "ce qu'il en est encore".

"La folie meurtrière s'est abattue sur cette ville" :

Valls évoque une "folie meurtrière".  Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est déplacé jeudi soir à Istres à la demande de François Hollande, en déplacement en Chine. "Je suis ici parce que la folie meurtrière s'est abattue sur cette ville, elle a tué trois innocents, brisé des familles", a-t-il déclaré. "Dans ces moments dramatiques, il est important que l'Etat soit présent", pour "être aux côtés des élus et de la population". "Tout sera fait pour comprendre ce qu'il s'est passé", a promis le ministre, qui a rencontré des familles de victimes. "Sous l'autorité de la justice, l'enquête commence pour comprendre les raisons de ce geste meurtrier, inqualifiable, qui doit recevoir la sanction la plus sévère".

"L'auteur a tiré parce qu'il possédait une arme de gros calibre, qui tue. Les policiers l'ont interpellé, et je salue leur action", a-t-il encore dit. "L'enquête va devoir démontrer dans quelles conditions cet individu s'est procuré une kalachnikov", a-t-il ajouté, relevant que "malheureusement depuis quelques années on peut (s'en) procurer" en dépit de la lutte contre le trafic d'armes.