Crash de l'A320 : le point sur l'enquête

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Noémi Marois et Géraldine Woessner avec AFP , modifié à
ENQUÊTE - Andreas Lubitz, le copilote, a profité de l'absence du commandant de bord pour prendre les commandes de l'A320 de la Germanwings. Et le précipiter sur la montagne. 

L'analyse de la boîte noire retrouvée a permis de confirmer le scénario du pire. Selon les premiers éléments de l'enquête sur le crash de l'A320, le copilote allemand, âgé de 28 ans, avait la volonté de détruire l'avion. Profitant de l'absence du commandant de bord, il s'est en effet enfermé dans le cockpit, avant d'activer la descente de l'appareil, qui s'est écrasé à flanc de montagne dans les Alpes.  

Le copilote seul dans l'avion. Durant les vingt premières minutes de l’enregistrement, le procureur de Marseille explique que "les échanges entre le copilote et le commandant de bord sont courtois, normaux". Puis, on entend le commandant de bord préparer l’atterrissage prévu quelques heures plus tard à Dusseldorf. A ce moment-là, "les réponses du copilote semblent laconiques", dévoile le procureur. Quelques instants plus tard, le commandant de bord demande à son copilote de prendre les commandes de l’appareil, vraisemblablement pour "satisfaire un besoin naturel". A partir de là, le copilote se retrouve seul dans le cockpit.

Déclenche volontairement la descente de l'appareil. Quand le commandant de bord souhaite revenir dans le cockpit, Andreas Lubitz refuse délibérément de le laisser entrer. Il en profite alors pour "actionner la descente de l'appareil", détaille le procureur de la République de Marseille. "L’action de ce sélectionneur d’altitude ne peut être que volontaire", insiste très fortement le procureur. La suite, connue de tous, est sans retour. L'avion, transportant 150 personnes, s'écrase sur le flanc de la montagne.

"100% apte à piloter un avion". Les enquêteurs tentent à présent de cerner la personnalité du jeune copilote, notamment pour déterminer s'il s'agit d'un suicide, ou d'un attentat suicide. Selon les premiers éléments de l'enquête, Andreas Lubitz, 28 ans, était originaire de la région de Düsseldorf, en Allemagne. "Le copilote a suivi une formation à Phoenix, aux Etats-Unis, et est devenu premier officier en septembre 2013. Il était à 100% apte à piloter un avion. Ses capacités techniques étaient excellentes", a insisté le patron de la Lufthansa. Le copilote était toutefois bien moins expérimenté que le commandant de bord qui, lui, avait 10 ans d'expérience.

Une formation mystérieusement interrompue. Selon le PDG de la Lufthansa, "il y a six ans, le copilote avait interrompu sa formation, et cela a duré quelques mois". Ce dernier n'a toutefois pas indiqué les raisons qui ont poussé le copilote à interrompre sa formation, qu'il a ensuite repris, en repassant tous les tests médicaux et les examens techniques. Le patron de la compagnie aérienne précise que des tests ont lieu très régulièrement et qu'un contrôle médical est effectué une fois par an. "Des investigations sont en cours pour connaître l'état de santé mentale du pilote", poursuit le ministre des Transports allemand.

"Pas un attentat terroriste". "Rien ne permet de dire qu'il s'agit d'un attentat terroriste", a par ailleurs souligné  Robin, rappelant que le jeune homme, qui avait commencé à travailler chez Germanwings en septembre 2013 et avait à son actif 630 heures de vol, n'était "pas répertorié comme terroriste". Il n'y a pas "le moindre indice" sur les raisons qui ont pu pousser Andreas Lubitz à un tel geste, a, pour sa part, indiqué Carsten Spohr, le patron de la Lufthansa.

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